La saison
des oranges est en train de finir au Kasaï, mais sur ma colline elle est déjà
depuis longtemps perdue dans le passé parce que nous les cueillons et les
mangeons vertes. Chez nous je n’ai jamais vu d’orange vraiment orange, c’est à
se demander si le logo kasaïen de l’opérateur téléphonique Orange ne devrait
pas être vert pomme !
Pourquoi ?
Non pas que ce soit une espèce d’agrumes particulière ; non pas qu’elles soient
meilleures quand elles sont acides et amères ? C’est simplement que si
nous voulons en manger il faut les cueillir avant maturité, sinon les passagers
(mots pour désigner les passants piétonniers ou cyclistes de notre piste), les
villageois, les enfants des écoles, nos hôtes se servent allégrement comme Adam
et Eve au milieu du Jardin.
Si nous les
cueillons avant maturité, nous devons les manger avant maturité parce que nos
moyens de conservation sont limités.
Mais
cessons de nous plaindre. Je pèle gentiment mon orange, je la coupe en dés, je
verse une généreuse couche de sucre par-dessus et, si j’ajoute quelques
rondelles de bananes, ma colline s’appelle Eden.
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