lundi 22 avril 2019

les oeufs de Pâques



Comme promis mon homélie à la Messe de la Résurrection d'Evionnaz!

Quand on dit que Jésus est ressuscité, on comprend qu’il est revenu à la vie. Jésus est un vivant, c’est même un aspect essentiel de la foi chrétienne et c’est difficile de se dire chrétien et faire l’impasse sur ce centre de notre foi. 

Oui Jésus c’est quelqu’un de vivant, ce n’est pas quelqu’un de mort. 

Jésus n’est pas un sage maître spirituel qui a vécu il y a longtemps, comme Bouddha ou Socrate. Jésus c’est un vivant qui est là avec nous mystérieusement vivant, ressuscité au cœur de son Eglise. 

Mais c’est très mystérieux.

Il était mort et il est revenu à la vie. Mais une vie d’une autre sorte, une vie qui nous attend aussi nous après notre mort et notre propre résurrection lorsque tout sera accompli.

Mais c’est très mystérieux. 

Qu’il y ait une autre sorte de vie, on peut l’admettre mais c’est difficile à comprendre. Qu’est-ce que cela veut dire cette vie à l’intérieur même de la vie. 
Une vie qui nous investit progressivement de l’intérieur du monde pour s’épanouir en chacun de nous si on lui laisse la place.

C’est très mystérieux.

Vous êtes d’accord que c’est quelque chose de difficile à comprendre, c’est en fait un mystère et pour approcher un mystère, il faut prendre plusieurs biais, plusieurs chemins. Et les plus simples sont souvent les plus 
intéressants.

C’est pourquoi je vais vous parler des œufs de Pâques. 

Si on y regarde bien, les œufs de Pâques font partie de toute un symbolique pour nous aider à approcher le mystère : une vie fait irruption dans notre existence et tout à fait différente de celle qu’on connaît mais en même temps toute proche de ce que nous attendons et espérons.
La tradition des œufs de Pâques existe depuis très longtemps, même avant les chrétiens. On s’offrait des œufs décorés pour signifier le renouveau de la nature. Mais pour les Chrétiens ce n’était pas que simplement le printemps des saisons et de la nature qu’il fallait célébrer mais quelque chose de plus une vie d’une autre qualité, une vie éternelle...
Et c’est ainsi que les œufs décorés sont devenus, pour l’images, et des symboles de la vie du Christ Ressuscité. 

Qu’est-ce qu’il y a dans un œuf, de la vie, un blanc un jaune, promesse d’un poussin, promesse de nourriture pour l’homme lorsque pendant l’hiver la nourriture manque
On décore l’extérieur pour célébrer une vie qu’on ne voit pas mais qui est à l’intérieur. 

Comme pour le Christ Ressuscité. On célèbre Pâques par des signes extérieurs, des rencontres, des apéros, des repas de fête, on décore, mais pour dire qu’il y a quelque chose de plus important, une vie intérieure une promesse de vie ! 

Mes frères, mes sœurs, Pâques perd tout son sens si on n’intériorise pas. 

Il y a quelque temps j’ai visité le musée d’ethnographie de Genève qui rassemble des objets de la vie quotidienne et de vie culturelle des 5 continents

A cette heure matinale, je me crois seul dans cette caverne d’un Ali baba ethnologue et je m’y promène décontracté. Mais voilà que tout à coup j’aperçois, assez loin, du côté des masques océaniens, un grand père et son petit fils de 4 ans, un petit blond très vif et passionné par tout ce qu’il voit. 

Nous finissons par nous croiser devant une vitrine européenne qui présente une série d’œufs peints d’une qualité extraordinaire. Mais ce n’est pas la peinture qui intéresse le gamin malgré les explications du grand père. Il veut savoir ce qu’il y a dedans. 

Le grand père est désarçonné : qu’est-ce qu’il y a dans des œufs peints vieux de plusieurs siècles ?
- Est-ce qu’il y a un poussin ?
- Sûrement pas ! dit le grand père, je ne sais pas du tout ce qu’il y a dedans. 

Mais le gamin a tout de suite délaissé les œufs pour passer à autre chose.
En effet un œuf sans poussin, et peut-être sans rien dedans à quoi cela sert ?

C’est un symbole : 

La foi, c’est l’œuf de Pâques : s’il n’y a rien dedans, même si c’est bien décoré, cela n’a aucun intérêt !
S’il n’y a pas dans l’œuf de Pâques un potentiel de vie, cela ne sert à rien. Si la foi n’est qu’une décoration cela ne sert à rien.


Lorsque nous pensons à Pâque est-ce que nous pensons à nourrir notre vie intérieure, celle qui est de même nature, de même sorte que la vie du Ressuscité.
Moins on nourrit sa vie intérieure de silence, de prière, de méditation, plus on trouve absurde que les chrétiens disent que le Christ est ressuscité.

C’est sans doute pour cela que la foi a tellement de peine à s’épanouir dans le monde d’aujourd’hui : manque d’intériorité, de silence habité !


samedi 20 avril 2019

mon journal de Pâques, degré zéro!



Mon Nouvelliste poursuit sa mue au gré de l’évolution de la population valaisanne. Dans mon enfance assez lointaine, nous avions droit le Samedi Saint à des unes magnifiquement colorées, et restent marquées en moi des pleines pages du Christ ressuscité d’une peinture médiévale ou renaissance. C’était beau mais manifestement trop... A cette époque déjà m’agaçait le militantisme religieux à relents politiques avec lequel le Nouvelliste trinquait le week-end...

Les temps ont changé et je comprends que la part religieuse de Pâques soit désormais réduite dans le journal quotidien d’une société pluraliste. Mais le pluralisme ne veut pas dire superficialité... Etre pluraliste c’est aussi faire droit à une certaine profondeur d’une société qui avance avec ces racines culturelles diverses dont nos églises sont aussi témoins... 

Mais, en une, évoquer Pâques en ne parlant que de la manière hautement technologique avec laquelle on peint les œufs de Pâques en Valais m’a fait penser à un... premier avril !

En fait j’aurai presque préféré qu’on donne la parole à quelques bouffes-curés qui nous secouent un peu de nos torpeurs confortables ou à quelques jeunes verts qui nous auraient parlé de la germination  de la nature, belle photo à l’appui... Mais là n’a-t-on pas atteint le degré zéro du consensus mou avec des œufs cuits durs !

J’avais besoin de ce coup de gueule, j’espère qu’il ne cassera pas trop d’œufs.

D’ailleurs, je vais prêcher demain dimanche à Evionnaz sur les œufs de Pâques et lundi je vais poster mon sermon sur ce blog et sur Facebook... 
Bonne fête de la Résurrection à tous. 



jeudi 18 avril 2019

Les flammes

Au moment où brûlait Notre-Dame de Paris, j’étais plongé dans la lecture de Guerre et Paixde Tolstoï et, drôle de hasard, j’en étais à l’incendie de Moscou de 1812...
Napoléon - couronné à Notre-Dame - était parti dans une folle expédition vers la Russie... Mais l’incendie de la capitale russe abandonnée par le tsar et la population, sans que l’on sache qui a bouté le feu, a signé le déclin de l’empereur des Français...
Dans ces pages, on assiste peu à des incendies d’églises qui pourtant étaient des centaines dans la Jérusalem russe. Mais Tolstoï met son génie à raconter une anecdote bien plus poignante. Pierre, un des héros du roman, erre dans les rues alors que les gens paniqués quittent les quartiers ravagés par les flammes. Il rencontre une mère désespérée de ne pas voir tous ses enfants autour d’elle : un bébé a dû rester dans la maison... Pierre s’engage alors dans les ruelles qu’on lui indique pour retrouver maison et bébé. Il sauve cet enfant mais ne parvient plus à le remettre à sa mère, le confie à des voisins et est finalement arrêté par la police française avec accusation d’être un incendiaire. Cette aventure, cette arrestation et sa captivité vont changer le cours de sa vie et lui donner sens... 
Un visage ne vaut-il pas plus qu’une cathédrale ? La question est pertinente ? Elle bouscule nos échelles de valeurs. Devant toutes les tragiques flammes qui incendient le monde, le feu qui luit au fond des yeux des enfants donne sens à notre histoire.

IL Y AVAIT UNE MYSTERIEUSE FLAMME TOUT AU FOND D'UN TOMBEAU A JERUSALEM...
ELLE BRULE TOUJOURS, ALLONS A SA RECHERCHE...
BONNES FETES PASCALES A TOUS...


lundi 15 avril 2019

Emmaüs

Au cloître de l'Abbaye a lieu du 12 avril au 3 mai une exposition sur l'évangile d'Emmaüs : quelques unes de mes calligraphies, celles de mes amis calligraphes et des peintures sur bois de mon atelier de peinture avec les jeunes de la paroisse au Congo.