dimanche 27 juin 2021

nos fascinantes failles

Le village de la Balmaz, blotti dans un coin de la plaine du Rhône entre Evionnaz et Vernayaz, a une jolie petite chapelle à l’architecture simple et récente. Celle-ci est tout à fait belle mais au pied de l’autel de célébration part une petite fente dans le revêtement carrelé du sol, une fine faille qui se dirige allégrement vers la porte en passant sous les bancs des fidèles.

Minuscule et sans danger, ni pour nous, ni pour le bâtiment, insignifiante. Mais elle m’impressionne toujours lorsque je célèbre dans ce lieu de culte ; elle me met dans un léger inconfort tout à fait salutaire, car elle me fait penser à mes failles à moi. 

Chacune de nos vies porte ses fentes, ses failles petites ou grandes ; mais sont-elles insignifiantes ? D’après moi, elles sont les signes de notre configuration mortelle et donc que nous sommes en vie. Et peut-être est-ce grâce à toutes ces fentes que nous allons pouvoir éclore dans la vie lumineuse de l’éternité.

J’ai lu quelque part une jolie anecdote. Quelqu’un racontait avoir reçu un jour une lettre qui finissait ainsi :  Toute ma faille te salue bien ! Son correspondant trop rapide sur son clavier avait passé par-dessus le m et sa famille était devenu sa faille !

On ne devrait pas être trop regardant et permettre à nos failles de se présenter avec nous devant les autres avec toute l’autodérision et l’humilité nécessaires. 

Je l’aime la petite fente tectonique de la jolie chapelle de la Balmaz car elle me rappelle avec humour toutes mes failles.

samedi 26 juin 2021

Solution de l'énigme : des pieux pour de pieux ouvrages


Ces morceaux de fer ont longtemps excité mon imagination. Sont-ils liés à quelques pouvoirs occultes ou à des manœuvres de sorciers que gènent le développement de nos projets de la colline... comme ces aiguilles que l’on enfonce dans des fétiches. 

Je me perdais en vaines conjectures, mais la réalité est plus belle et plus prosaïque.  Notre maçon m’a mis sur la piste. Il s’agit de restes « techniques » de la construction des bâtiments, de notre couvent, de nos église et chapelle. 

Ces pieux métalliques servent d’assises pour tordre les fers à béton pour leur donner la configuration voulue pour créer des dalles et les différentes structures bétonnées. 

Avec une grande dextérité artisanale, le maçon place sa tige de fer entre les pieux et les tord à la force du poignet et des biceps...

Des pieux pour de pieux usages ! 






jeudi 24 juin 2021

l'énigme de la semaine


Sur ma colline au Kasaï, on trouve, plantés sur le tronc inférieur de certains arbres, des morceaux de fer, jamais seuls mais toujours en groupe. Qu'est-ce que c'est ? 



 

samedi 19 juin 2021

Solution de l'énigme de la semaine : le baptistère de Develier




Je fais quelques chemins buissonniers à travers le Jura et me voilà dans l’église de Develier, près de Delémont. Un baptistère original retient mon regard.

C’est une vasque en pierre montée sur pilier, assez brute et massive, donc semble-t-il assez ancienne. Mais le couvercle de bois sculpté retient mon attention. Il représente la scène évangélique de la Samaritaine discutant avec Jésus de l’eau vive. Le puits est au milieu, surmonté d’un petit toit soutenu par trois colonnettes dorées. Sur la margelle un seau ; et les deux personnages sculptés de chaque côté donnent un bel équilibre à cette mise en scène biblique et théologique. Génial. Cette eau vive, dont on parle et qu’on ne voit pas, est précisément celle du baptême...

Alors je ne résiste pas à la tentation de m’approcher, de jeter un œil ou une main dans le trou du puits, en quête de l’eau vive. J’aurais imaginé un trou sans fond, qui va se perdre tout au fond du mystère, plus bas que le couvercle de bois, plus bas que le baptistère de pierre, plus bas que l’église, plus profond que le monde...

Non, dans le trou du puits, il n’y avait qu’un banal carton que j’ai lâché rapidement. Je n’ai même pas eu le réflexe de voir si quelque chose y était inscrit. Sans doute ai-je bien fait de ne pas pousser ma curiosité jusque-là. C’était peut-être écrit : « Ne pas toucher, s’il-vous-plaît »... Il y a certains mystères, comme certaines eaux, qui ne doivent pas être troublés.

 

dimanche 13 juin 2021

Solution de l'énigme du vitrail de la Brévine


Alors que la Brévine est réputée pour ses pics de froid, son temple est très chaleureux avec son intérieur boisé, son ambiance de demi pénombre et sa série de beaux vitraux bibliques.

Ce vitrail m’a particulièrement intéressé car j’ai eu de la peine à l’interpréter.
Il représente une scène de la guérison de Naaman, le général syrien lépreux par le prophète Elisée, au deuxième livre des Rois, chapitre 5, versets 1 et suivants :

 Naaman, général de l’armée du roi d’Aram, était un homme de grande valeur et hautement estimé par son maître, car c’est par lui que le Seigneur avait donné la victoire au royaume d’Aram. Or, ce vaillant guerrier était lépreux.

Des Araméens, au cours d’une expédition en terre d’Israël, avaient fait prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman.

Elle dit à sa maîtresse : « Ah ! si mon maître s’adressait au prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre. »

Naaman alla auprès du roi et lui dit : « Voilà ce que la jeune fille d’Israël a déclaré. »

Le roi d’Aram lui répondit : « Va, mets-toi en route. J’envoie une lettre au roi d’Israël. » Naaman partit donc ; il emportait dix lingots d’argent, six mille pièces d’or et dix vêtements de fête...

 

... Et Naaman va être guéri, lorsqu’il aura l’humilité d’aller se baigner dans le petit fleuve d’Israël, le Jourdain !

 

Sur le vitrail, on voit le contraste entre la candeur de la petite servante et les traits sinistres et poignants du général malade à qui des femmes refont les bandages terribles de la lèpre. 

On a toujours besoin de plus petit que soi. La leçon est éternelle ! 

 

 

mercredi 9 juin 2021

l'énigme de la semaine

Ce vitrail se trouve dans le temple de la Brévine (canton de Neuchâtel). 

Quelle scène biblique représente-t-il ? 



samedi 5 juin 2021

A Dieu, Emery

Je viens de perdre un de mes chers amis de la Colline au Kasaï. Emery Nyonga, père de famille, enseignant et maître des études dans notre lycée, nous a quittés après une longue maladie. Les chemins de Dieu sont sinueux et pas toujours compréhensibles. Mais nous sommes invités à la confiance et à l'espérance.