dimanche 29 octobre 2017

une offrande


Au milieu de tous les verts possibles
de ma Colline au Congo,
la nature m’a fait un beau cadeau
l’autre matin.
Une flamme blanche a fleuri,
une goutte de ciel lâchée sur la terre,
une larme de lumière
pour effacer toutes les autres

mercredi 25 octobre 2017

LES TOUT PETITS MALHEURS DE L'AFRIQUE : LES STYLOS BIC


Les stylos du genre « bic » ont tellement le monopole au Kasaï que dans la langue locale pour désigner l’objet (qui n’existait bien sûr pas à l’époque précoloniale), on emploie le mot bike, même s’il s’agit de contrefaçons.

Mais les bics du Congo ont peu à voir avec ceux de Suisse. Ils ont une particularité qui ne finit pas de m’étonner et de m’agacer. Par un léger et incompréhensible défaut de design, de fabrication ou de conception, le bouchon ne reste pas bien fixé sur le stylo qu’il est censé boucher, et a tendance à s’échapper, que l’on veuille l’appuyer sur la pointe ou sur le bout opposé. Il ne tient pas bien !


C’est agaçant, ces bouchons qui s’évadent, comme des gazelles dans la savane, au moindre mouvement du scribe, et qu’on retrouve sur le chemin des écoliers, traînant par terre...

samedi 21 octobre 2017

les insectes

Parlons aussi de sujets légers : les insectes et les oiseaux sont très présents dans ma brousse. J’ai vu des oiseaux de toutes les couleurs, du jaune le plus étincelant au bleu le plus vif. Mais ce sont surtout les insectes qui m’émerveillent... quand ils restent à leur place et n’en veulent pas à ma peau ou ma nourriture !
Il y a des papillons, des mantes religieuses, des fourmis et des hannetons d’une grandeur impensable.
Il y a aussi des insectes anonymes qui m’époustouflent dans leur camouflage de masques précoloniaux colorés, et ressemblent à un attirail de sorcier sorti d’un roman de Joseph Conrad...

Tel celui-ci, avec ses 10 cm d’envergure, trouvé devant la porte de ma chambre un de ces matins ...

mercredi 18 octobre 2017

Fidèle and Co


Fidèle, dernier né de la paroisse, est arrivé dans la vie, tout en courage pour lutter contre l’adversité !
Et de l’adversité il y en a : sa maman est toute jeune, elle a accouché chez elle, presque seule, elle avait été abandonnée par son père du bébé, elle n’a aucun moyen et est venue pleurnicher à la paroisse pour qu’on l’aide. Ce qu’on a fait. Dans l’ambiance de l’après-guerre où la malnutrition et le manque de tout font rage, nous faisons au mieux pour rendre effective notre vocation chrétienne de solidarité, mais ce n’est pas toujours facile.
Notre père économe a donné à la maman le drap blanc des nouveaux nés... et quelques sous pour acheter de la nourriture pour nourrisson.
Sous prétexte qu’il était blanc comme moi (nourrissons se dit « bébés blancs » en tshiluba, parce qu’ils naissent avec la peau claire, qui fonce avec les semaines), on est venu me présenter Fidèle, non sans arrière-pensées...
Ainsi demain est déjà moins sombre. Mais que sera après-demain ? Pourvu que son destin ne s’assombrisse pas au même rythme que son teint !

Il y a trois jours, un autre enfant (de moins de 2 ans) du village est mort des suites infectieuses de la faim. Son papa venait travailler au terrain de foot avec cet enfant dans un bras (et une bêche dans l’autre !), car la mère devait s’occuper d’un autre plus jeune qu’elle venait de mettre au monde. Je trouvais tellement incongru qu’il ait un enfant et une bêche dans chaque main et qu’il veuille travailler ainsi, que je n’ai pas remarqué l’état déplorable de l’enfant. On l’a envoyé trop tard à l’hôpital... Cela pleure au-dedans de moi !


jeudi 12 octobre 2017

notre maison





Ce matin nous avons fait monter deux jeunes de la paroisse au sommet du manguier qui ombrage le préau de la menuiserie, pour faire une photo du complexe de notre maison communautaire.
Je tremblais de peur, mais ils ne sont pas tombés et ont fait cette magnifique photo :
Tout devant la nouvelle aile « vip » (pour l’accueil de nos supérieurs religieux ou de nos hôtes de marque) avec à gauche notre nouveau tracteur (pour nos champs et pour les coopératives agricoles des villageois)
Puis en enfilade : la maison communautaire autour de sa cour intérieure, puis le bâtiment du dispensaire, du magasin et du garage, puis la première partie de la maison de formation (pour les postulants...). 
Et à gauche au fond, la deuxième partie de la maison de formation qui est en train d’être achevée avec la nouvelle cour intérieure de la maison de formation. 
L’église et le sanctuaire se trouvent hors photo, sur la droite.

Merci beaucoup à tous ceux qui nous aident dans les développements de nos projets : d’abord l’Abbaye de Saint Maurice, très impliquée dans « son projet » congolais, puis ABFC (a better life for children) l’association partenaire !

Et la photo satellite de la maison de google-earth !