Belle journée ce samedi en ville de Kananga. Une
centaine de jeunes religieux – sœurs et frères âgés d’autour de 20 ans ! –
chantent, prient, célèbrent, se rencontrent, apprennent à se connaître, mangent
et rigolent ensemble sous les acacias...
C’était la journée d’ouverture des inter-noviciats
et inter-postulats. C’est-à-dire : les différentes communautés religieuses
de l’archidiocèse sont réunies sous la houlette de la CVC (Commission de la Vie
Consacrée) pour offrir une formation commune aux postulants et aux novices. Une
occasion d’avoir un standart minimum de formation entre les différentes
congrégations tant masculines que féminines. Cela rationnalise aussi les cours
que doivent assurer les maîtres et maîtresses de formation dans les communautés.
Et aussi cela permet à ceux et celles qui seront les décideurs de l’Eglise de
demain de se connaître dès aujourd’hui.
Si la formation propre (charisme, spiritualité, histoire de la communauté) est donnée par le responsable, les cours généraux sont données en
session par des formateurs dévoués : bible, gestion, liturgie,
catéchèse... Personnellement je ferai un cours d’Histoire de l’Eglise aux
novices.
J’y suis allé avec mes postulants même si
notre éloignement de la ville ne nous permettra pas de participer à tous les
cours et que nous mettons en place un « inter-postulat de la
Colline » avec nos voisines bénédictines.
Les défis de formation sont nombreux :
- comment gérer le discernement lorsque le
nombre est important: il faut voir chanter 100 religieux de 20 ans pour s’en
rendre compte.
- comment respecter chacun lorsqu’il serait
plus facile de les mener à la baguette (dans tous les sens de
l’expression !)
- Comment responsabiliser des jeunes qu’on a
tendance à appeler « les enfants » (eh oui !) ?
- Comment former sur deux cultures et deux
langues ? La langue de la formation est le français mais ils seront à
appeler à vivre avec un nombre important de chrétiens qui ne connaissent que le
tshiluba !
-...
Parmi ces jeunes, il y a des rescapés de
guerre. Outre les jeunes postulants de Saint-Maurice, il y a de jeunes formées
qui ont quitté en catastrophe leurs maisons de formation attaquées par les
rebelles ou pillées par les militaires, durant les combats et qui n’ont pas encore
pu rentrer chez elles !
Mais pour le moment, c’est l’espérance et la
joie qui dominent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire