jeudi 30 septembre 2021

l'énigme de la semaine


Sorte de poires rouges dans une église genevoise ! 

Mais qu’est-ce que c’est donc ? 

Et à quoi servent-elles ? 

mardi 28 septembre 2021

le tabouret



Je fais une virée un peu canaille (oh très peu !) à travers un ouvrage de haut vol :  Les Fragments d’un discours amoureux, du philosophe et sémiologue Roland Barthes. Un de ces fragments réfléchit sur le thème de l’attente (de l’amoureux, de l’amoureuse) et finit par cette petite parabole : 

 

Un mandarin était amoureux d’une courtisane. « Je serai à vous, dit-elle, lorsque vous aurez passé cent nuits à m’attendre assis sur un tabouret, dans mon jardin, sous ma fenêtre. » Mais, à la quatre-vingt-dix-neuvième nuit, le mandarin se leva, prit son tabouret sous le bras et s’en alla.

 

Le silence qui suit ce dernier verbe me paraît vertigineux. Les questions se bousculent : Que s’est-il passé après ? Peut-être est-il allé attendre nonante-neuf nuits sous la fenêtre d’une autre courtisane. Peut-être a-t-il utilisé son tabouret pour se pendre. Peut-être la courtisane est-elle restée nonante-neuf nouvelles nuits sur son balcon à attendre le tabouret et le mandarin... L’attente peut être à la fois un supplice (chinois ?) et une jouissance. L’aimé est déjà là et pas encore réellement présent. 

 

Depuis le Cantique des cantiques, les scénarios amoureux sont de plain-pied au cœur de la foi chrétienne. L’attente de l’Aimé, l’espérance d’une vie éternelle avec Dieu, est le noyau de toute vie de croyant, qui fait l’expérience de Son absence en même temps que de Sa présence.

 

Finalement nous sommes tous des mandarins assis sur nos pauvres tabourets attendant dans les nuits du monde le sourire de la Vie éternelle.  

samedi 25 septembre 2021

Solution de l'énigme: le bon Samaritain



Il s’agit de la conclusion de la parabole du Bon Samaritain, que nous raconte l’évangile de Luc (chapitre 10)

« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.

Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.

De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.

Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.

Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.

Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”


Sur cette image, nous voyons le bon Samaritain, remettant le blessé à l’aubergiste et lui donnant de l’argent pour s’occuper de lui. 
Il s’agit d’un des panneaux sculptés que l’on peut contempler au Mont-Sainte-Odile en Alsace. 

lundi 20 septembre 2021

la guerre et l'acupuncture

Entre Reims et Soissons se trouvent d’immenses terres agricoles sur des collines et de petits plateaux. Les blés qui y ondulent en été cachent un des pires cauchemars de l’histoire. Nous sommes sur la ligne de front de la première guerre mondiale. Durant de très longs mois entre 1916 et 1918 la ligne s’est stabilisée sur des crêtes à proximité de ce qui est tristement connu comme le « Chemin des dames ».

Cette route du souvenir est bien balisée entre musée-mémorial, cimetières des nations belligérantes avec leurs centaines de croix polycopiées, et stèles monumentales. 

L’art contemporain y apporte aussi sa touche. Dans l’espace réduit d’un petit bois où se trouvait le vieux village de Craonne, entièrement détruit par la guerre, 592 soldats italiens ont été tués. C’est ainsi que trois artistes-paysagistes de la péninsule y ont « installé » un jardin. Ils sont détourné les trous d’obus pour qu’ils deviennent des étangs en forme de larmes, réaménagé savamment  la végétation pour qu’elle égrène, au cours des mois, des couleurs de sang, de peur et d’angoisse, et planté au milieu de cet anti-éden des centaines de pieux à tête rouge symbolisant les bataillons en hécatombe. L’effet est saisissant quelle que soit la saison. 

Dans ce bosquet de tragédie, la terre saigne et pleure ses morts si nombreux et si inutiles. Chaque pieux est comme une écharde fichée dans la peau de l’histoire. Une acupuncture pour la guérison de l’humanité ? La question reste ouverte. 

samedi 18 septembre 2021

la solution de l'énigme ?



Est-ce que les animaux créés par Dieu ont droit au sacré comme les hommes ? Est-ce que Dieu est du côté des chiens ou du côté des hommes ?

Je pense que dans un débat comme celui-ci, Dieu resterait « au-dessus » de tous. 

Il n’y a pas de solution toute faite à une énigme comme celle-ci.

 

Je voudrais juste proposer quelques petits éclairages.

 

Plus l’homme a de la peine à vivre sereinement sa place « sous » Dieu, plus il a de la peine à donner une juste place – ni trop haute, ni trop basse - aux autres créatures, qu’elles soient animales, végétales ou autres... 

 

Si l’on considère nos églises comme des lieux du sacré, les animaux n’en ont pas besoin, car la nature elle-même est leur « lieu du sacré », dimension que l’homme a un peu (ou beaucoup) perdu et qu’il ferait bien de retrouver, en même temps qu’il prend soin de son patrimoine bâti sacré. 

 

Toute la création est à la recherche d’une réconciliation fondamentale. Ainsi je voudrais citer un article du journal La Croix (Samuel Lieven, 15.07.17)

« Les animaux font pleinement partie de l’alliance que Dieu contracte avec Noé et tous les êtres qui descendent de l’arche après le Déluge (Gn, 8.9). Une alliance que le Christ récapitule dans le Nouveau Testament et qui englobe toute la Création (Eph 1). Quant à Isaïe, il évoque ce que pourrait être la création réconciliée, un ordre cosmique universel où « le loup habitera avec l’agneau (…), le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra… » (Is 11, 7-8).

Saint Paul confère à l’être humain un rôle de médiateur (Rm 8). S’il n’accueille pas le salut par la foi dans le Christ, il en empêche l’accès aux autres créatures. « L’homme est comme un premier de cordée qui tire toute la Création vers Dieu, résume Fabien Revol. Mais attention, nul ne sait exactement ce que tout cela signifie. Il faut en avoir une lecture cosmique et non individuelle. » En résumé, si Médor n’est plus un meuble, rien n’assure que nous le retrouverons au paradis. »

  

mercredi 15 septembre 2021

l'énigme théologique de la semaine



Près de l’entrée dans l’église de Chandolin dans le Val d’Anniviers (Valais), cette inscription et cet échange houleux !

Qu’en pensez-vous ? De quel côté vous rangez-vous ? 


dimanche 12 septembre 2021

le puzzle sacré


La cathédrale de Soissons pourrait rivaliser avec ses voisines d’Amiens ou de Laon. Mais elle semble être le vilain petit canard, le kalimero de la famille gothique. 

Tous les malheurs de l’histoire sont tombés sur elle. Pillée presque tous les siècles depuis sa construction, ravagée par la Révolution et dévastée par la première guerre mondiale, elle n’a même pas été tranquille durant ce début du troisième millénaire qui pourtant sait soigner son patrimoine. 

En janvier 2017, une tempête mémorable éventre la façade ouest entraînant l’écroulement de la rosace et de l’orgue. Depuis, le porche d’entrée, à l’opposé du chœur « orienté », panse ses plaies sous les immenses sparadraps que sont les échafaudages entoilés. 

Une fois entré, le touriste ou le fidèle fait allégeance à la beauté sévère de ce gothique si noble et digne. Puis il lui faut s’approcher d’un chantier de restauration qui occupe tout le fond de la nef. Des pierres s’ajustent en un immense puzzle rond posé sur le pavement de la cathédrale protégé à cet endroit par une estrade de bois aggloméré. Avec des pierres délicatement sculptées, on est en train de recomposer la rosace d’abord au sol puis en son endroit propre. Elle s’épanouit ainsi sous nos pieds dans une ampleur majestueuse qu’on a peine à imaginer lorsqu’elle sera en place.  

Bientôt elle illuminera la nef de ses couleurs. 

Nous sommes des rosaces - ou de petits vitraux - de la lumière éternelle ; pour le moment sur terre, nous sommes petit à petit composés et ajustés.

samedi 11 septembre 2021

Solution de l'énigme : le psaume 84 en romanche !


Sur une maison de Sent, un très beau village de Basse Engadine dans le canton des Grisons, sont peintes des hirondelles accompagnant les versets 4 et 5 du psaume 84, en romanche (version vallader, pour les spécialistes).


L'oiseau lui-même s'est trouvé une maison, 

et l'hirondelle, un nid pour abriter sa couvée... 

Heureux les habitants de ta maison : 

ils pourront te chanter encore !

 

Ces beaux versets louent la maison des oiseaux et la maison du Seigneur, pour inviter Dieu à être aussi présent dans les maisons des hommes. On est vraiment dans l’optique de la « maison commune » du Laudato Si de saint François et du pape homonyme ! Et dans une belle perspective œcuménique puisque la village et son église sont protestants.

  

mercredi 8 septembre 2021

l'énigme oblique et biblique


Peints sur une maison traditionnelle, deux beaux versets (4 et 5) d’un grand livre de la bible. Quel livre ? Quel chapitre ? 

(Questions supplémentaires pour départager les exégètes émérites :  quelle langue et quel pays ?)


dimanche 5 septembre 2021

la gloire des boeufs



Perchée sur sa colline au milieu de la plaine picarde, la ville de Laon mérite le détour. La cathédrale trône au milieu de la petite cité comme une princesse dominante et impérieuse. Tout près, on ne peut être qu’ému devant la grandeur de l’édifice et sa beauté dans une ville somme toute assez humble. Comment ses habitants ont-ils pu construire une telle merveille ? 

Une des réponses se trouve perchée sur les deux tours occidentales: seize bœufs dominent la place du parvis. Alors qu’on s’attend plutôt à des statues de saints, de rois de prophètes ou à des gargouilles mythiques, Laon a privilégié des statues de bœufs en reconnaissance à toutes ces bêtes de somme qui ont transportés, pendant des dizaines d’années, les pierres de construction depuis la carrière jusqu’au sommet de la colline où s’édifiait la cathédrale. 

Une légende appuie encore cet hommage. Un jour un des bœufs tirant un char de pierres tombe et meurt de fatigue. On ne sait comment le remplacer lorsqu’on voit mystérieusement un grand bœuf blanc à proximité. On l’attelle et il hisse son chariot au sommet de la colline. Lorsqu’on a déchargé les pierres, on veut s’occuper du bœuf salvateur mais celui-ci a disparu. On comprend que l’aide de Dieu s’est manifestée. 

De tant de beautés architecturales et artistiques nous sommes redevables pas seulement aux artistes et aux maîtres d’œuvres, mais à toute une énergie humble et effacée. C’est à se demander si chaque vivant ne participe pas mystérieusement à la création d’un chef d’œuvre éternel. 


samedi 4 septembre 2021

la solution de l'énigme


St-Maurice est un charmant hameau de la commune de Collonge-Bellerive dans le canton de Genève. Quand on pense « Genève », notre imagination flotte entre les avenues très urbaines, les parcs internationaux et les quais proches du Jet d’eau.
  Or la campagne genevoise, relativement bien préservée, est magnifique et regorge de petits villages très anciens et vraiment charmants. C’est le cas de St-Maurice mentionné déjà sur les chartes en « Cura de Si Mauricii » vers 1344 !