dimanche 5 septembre 2021

la gloire des boeufs



Perchée sur sa colline au milieu de la plaine picarde, la ville de Laon mérite le détour. La cathédrale trône au milieu de la petite cité comme une princesse dominante et impérieuse. Tout près, on ne peut être qu’ému devant la grandeur de l’édifice et sa beauté dans une ville somme toute assez humble. Comment ses habitants ont-ils pu construire une telle merveille ? 

Une des réponses se trouve perchée sur les deux tours occidentales: seize bœufs dominent la place du parvis. Alors qu’on s’attend plutôt à des statues de saints, de rois de prophètes ou à des gargouilles mythiques, Laon a privilégié des statues de bœufs en reconnaissance à toutes ces bêtes de somme qui ont transportés, pendant des dizaines d’années, les pierres de construction depuis la carrière jusqu’au sommet de la colline où s’édifiait la cathédrale. 

Une légende appuie encore cet hommage. Un jour un des bœufs tirant un char de pierres tombe et meurt de fatigue. On ne sait comment le remplacer lorsqu’on voit mystérieusement un grand bœuf blanc à proximité. On l’attelle et il hisse son chariot au sommet de la colline. Lorsqu’on a déchargé les pierres, on veut s’occuper du bœuf salvateur mais celui-ci a disparu. On comprend que l’aide de Dieu s’est manifestée. 

De tant de beautés architecturales et artistiques nous sommes redevables pas seulement aux artistes et aux maîtres d’œuvres, mais à toute une énergie humble et effacée. C’est à se demander si chaque vivant ne participe pas mystérieusement à la création d’un chef d’œuvre éternel. 


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