vendredi 26 février 2016

l'Erythrée et les Erythréens

La visite de parlementaires suisses en Erythrée fait couler de l’encre. Au moment où la communauté érythréenne est une des plus nombreuses parmi les demandeurs d’asile en Suisse, les échos de cette visite sont bien sûr décryptés avec attention ... et  polémique. Ont-ils pu voir ce qu’ils devaient voir ? Ont-ils pu avoir une vision objective de la situation de la population dans cette « Corée du Nord de l’Afrique » ?
Je ne suis pas compétent pour juger si cette visite était opportune et féconde. Par contre je peux parler de visages, d’efforts, de pleurs et d’espérance :
Dans la cure que j’habite, mon confrère curé et moi-même vivons depuis Noël avec une famille érythréenne : Elsa, une maman qui a laissé son mari soldat au pays et s’est enfuie par la Lybie et la Méditerranée avec ses trois petits garçons : Bruk est en première primaire (3H), Maelaf est en 2e enfantine 2H et Miki ne va pas à l’école, il a trois ans et demi... Cette maman se démène comme elle peut. Elle doit tenir son ménage, s’occuper de mener et de ramener ses enfants à l’école, prendre soin de son dernier qui semble le plus perturbé par les aléas de sa courte vie...
L’autre jour, je donnais un cours de français à Elsa, et nous nous sommes perdus dans un exercice qui consistait à bien déterminer la différence entre « habiter » et « s’appeler » ; nous en sommes aux balbutiements de la langue mais les balbutiements sont rudes... Au point qu’elle a oublié d’aller chercher son fils après la classe. Dix minutes de retard. Elle a couru mais elle a trouvé son fils en pleurs devant l’école...
Les problèmes de l’asile doivent se résoudre tant au niveau des diplomates et des politiques qu’au niveau de la vie quotidienne. Tout le monde devrait pouvoir rester et vivre sereinement dans le pays de ses pères et tout le monde devrait se sentir concerné par ceux qui ne le peuvent pas. Les politiques et les diplomates doivent prendre aussi des risques et la population helvétique doit savoir que la vraie politique ce sont d’abord des visages, et pas des « idéologies » de droite ou de gauche. Sans cela la polémique n’a pas de sens.

jeudi 18 février 2016

le Carême


 A la collégiale de Neuchatel, sur un portique secondaire, un saint personnage semble sortir de la pierre comme d’une forêt!
Et si le Carême c’était sortir des forêts compliquées de nos idées toutes faites, de nos faciles habitudes de penser et d’agir, et de nos train-trains quotidiens si confortables...

...pour se laisser happer par un ange qui nous apporte une Parole Neuve !