mercredi 18 octobre 2017

Fidèle and Co


Fidèle, dernier né de la paroisse, est arrivé dans la vie, tout en courage pour lutter contre l’adversité !
Et de l’adversité il y en a : sa maman est toute jeune, elle a accouché chez elle, presque seule, elle avait été abandonnée par son père du bébé, elle n’a aucun moyen et est venue pleurnicher à la paroisse pour qu’on l’aide. Ce qu’on a fait. Dans l’ambiance de l’après-guerre où la malnutrition et le manque de tout font rage, nous faisons au mieux pour rendre effective notre vocation chrétienne de solidarité, mais ce n’est pas toujours facile.
Notre père économe a donné à la maman le drap blanc des nouveaux nés... et quelques sous pour acheter de la nourriture pour nourrisson.
Sous prétexte qu’il était blanc comme moi (nourrissons se dit « bébés blancs » en tshiluba, parce qu’ils naissent avec la peau claire, qui fonce avec les semaines), on est venu me présenter Fidèle, non sans arrière-pensées...
Ainsi demain est déjà moins sombre. Mais que sera après-demain ? Pourvu que son destin ne s’assombrisse pas au même rythme que son teint !

Il y a trois jours, un autre enfant (de moins de 2 ans) du village est mort des suites infectieuses de la faim. Son papa venait travailler au terrain de foot avec cet enfant dans un bras (et une bêche dans l’autre !), car la mère devait s’occuper d’un autre plus jeune qu’elle venait de mettre au monde. Je trouvais tellement incongru qu’il ait un enfant et une bêche dans chaque main et qu’il veuille travailler ainsi, que je n’ai pas remarqué l’état déplorable de l’enfant. On l’a envoyé trop tard à l’hôpital... Cela pleure au-dedans de moi !


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