Qu'est-ce que c'est et à quoi cela sert ?
Ce n'est pas sans lien avec le passage de la nouvelle année !
BONNE ANNEE !
Qu'est-ce que c'est et à quoi cela sert ?
Ce n'est pas sans lien avec le passage de la nouvelle année !
BONNE ANNEE !
Je reste confondu de questions. Pourquoi n’y a-t-il qu’un seul policier dans cette prison et non pas plusieurs « gardiens » ? Comment la pluie complice a-t-elle su que le directeur n’était pas là pour décider de s’abattre ? Comment les prisonniers ont-ils pu prendre en otage un gentil policier qui leur ouvre la porte des cellules ? Comment est le plafond des cellules s’il faut sortir pour s’abriter et manger ? Pour s’abriter et manger faut-il sortir seulement de sa cellule ou aussi de la prison ? Par qui ledit policier a-t-il été pris en otage si c’est seulement après que les prisonniers se sont précipités pour le frapper. Après avoir frappé le policier, les prisonniers ont-ils aussi frappé à la porte ? Pour entrer ou pour sortir ? Les évadés ou les 32 autres ? Pourquoi les 32 autres ne se sont-ils pas évadés aussi ? Sont-ce eux qui ont frappé pour entrer après être allés s’abriter dehors ?
Les prisons congolaises sont pour moi un mystère très profond. Peut-être pourrait-on trouver quelques pistes dans le mystère de Noël et la pluie de grâce qui s’est abattue sur le monde depuis Bethléem :
Ainsi parle le Seigneur : Au temps favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut, je t’ai secouru. Je t’ai façonné, établi, pour que tu sois l’alliance du peuple, pour relever le pays, restituer les héritages dévastés et dire aux prisonniers : « Sortez ! », aux captifs des ténèbres : « Montrez-vous ! » Au long des routes, ils pourront paître ; sur les hauteurs dénudées seront leurs pâturages.
Isaïe 49, 8-9
Est-on vraiment obligé de penser que la liturgie est le souci des cathos de droite et l’écologie le souci des cathos de gauche ? Je pense que non et qu’une réconciliation des concepts est une urgence de salubrité chrétienne ! En ceci, je m’aligne volontiers sur cette réflexion d’un théologien africain :
« Il n’y a pas de spiritualité chrétienne et sacerdotale sans un minimum de saine et sainte écologie, au sens de perception et d’aménagement du monde qui nous entoure, en particulier des espaces liturgiques, à la lumière des sentiments de Dieu. En effet, une relation profonde avec le Christ est un sacerdoce qui permet au prêtre non seulement de porter, dans son petit être, tous les gémissements d’amour de toute la création pour Dieu, mais aussi de prendre la distance nécessaire pour sentir l’amour et le souffle de Dieu qui couvrent toute la création, de percevoir sa main à l’œuvre dans chacune de ses créatures. Et il en découle une théologie ainsi que des pratiques de salubrité, d’hygiène et d’esthétique qui aident à dissiper les nuages de la pollution spirituelle que comporte toujours le manque de beauté et d’ordre dans la gestion de notre environnement liturgique immédiat ou lointain. »
Apollinaire Cibaka Cikongo, Les tentations du prêtre africain, Editions Ditunga, Mbujimayi, p. 69-70
(l’Abbé Cibaka est professeur de théologie dans plusieurs séminaires et instituts supérieurs de RDC. Il présente dans son livre une féconde spiritualité du sacerdoce à travers les récits bibliques de tentations)
Photos : Cantiques de Noël des garde-bœufs devant le sanctuaire de Notre-Dame du Kasai (RDC)
Regarder
avec des yeux
d’enfants
la beauté
des jours vrais
Toucher
avec des doigts
d’enfants
la couleur
des choses vraies
Crier
avec des mots
d’enfants
la simplicité
des paroles vraies
(Avec les enfants de notre maternelle
et les personnages de notre crèche,)
bonnes fêtes et belle année 2021
Père Guy Luisier
et toute la Colline
de Notre Dame du Kasaï (RDC)
« Depuis la nuit des temps, Internet constitue pour le monde entier un système d’exploitation rapide d’analyse des données et de l’information... » Moi qui suis né avant Internet, je prends soudain un sérieux coup de vieux et je me sens contemporain de Mathusalem.
En fait je suis en train, de corriger un exercice de dissertation française, fait par mes élèves congolais qui se préparent au baccalauréat. Ils vivent dans une brousse pleine de serpents et d’épines, dorment sur des nattes dans de minuscules cases de chaume, font des heures de trajet sur des pistes défoncées et sablonneuses, mais ils connaissent Internet pratiquement depuis toujours et rêvent d’avoir un petit téléphone comme leurs cousins de la ville qui se connectent sur les réseaux sociaux. Je soupçonne d’ailleurs l’auteur de la phrase en exergue d’avoir emprunté le téléphone d’un autre enseignant pour dénicher sur Internet la définition d’Internet !
« Depuis la nuit des temps », c’est ainsi qu’on leur a appris à commencer une composition. Et les plus intelligents placent la formule, sans fautes d’orthographe, à toutes les sauces et pour tous les sujets, et donc aussi pour cette vieille lune d’Internet née dans un siècle où ils n’ont pas vécu.
Je pense tout à coup que la nuit des temps devient de plus en plus longue, année après année, mais peut-être une lumière, une toute petite flamme, toute autre que celle de nos écrans, y luit-elle déjà, discrètement. C’est la fin de l’Avent.
Cette icône a fait un chemin étonnant. Peinte en Afrique, à Thèbes d’Egypte, aujourd’hui Louxor, lieu d’origine de la légion martyre, elle a été offerte à Mgr Joseph Roduit, notre ancien Abbé, par l’évêque copte de Louxor lors d’un de ses pèlerinage à Saint-Maurice. Lorsque la mission du Congo a débuté, Monseigneur Roduit l’a offerte à la communauté en même temps que des reliques des martyrs, pour la consécration de l’oratoire de la mission. D’Afrique en Europe, d’Europe en Afrique, elle symbolise bien les liens spirituels et sacrés entre les deux continents. Maurice et ses compagnons mais aussi Augustin (né en Afrique, baptisé en Europe et évêque en Afrique) sont les patrons de notre congrégation.
ches entre deux bananiers ou autres étoiles en papier chinois, j’ai décidé de rafraîchir les décorations de notre cour intérieure. Il y a la pelouse ; pour la séparer des platebandes de fleurs et des bosquets d’arbustes, nous avons aligné des briques peintes en couleurs alternées. Avec des jeunes de la paroisse, nous peignons et testons des harmonies de couleurs, nous élaguons la végétation qui tend toujours vers une luxuriance tropicale. Devant mes briques rutilantes de vert et violet, un arbrisseau minuscule et chétif tente de faire sa place. Vais-je l’enlever pour harmoniser le tout ou lui laisser sa chance ? J’opte pour la mansuétude. J’ai eu raison car avant-hier, il m’a gratifié d’un magnifique cadeau : une belle fleur blanche, avec des pétales de petites flammes blanches comme celles des bougies. On a toujours raison de faire miséricorde. C’est l’Avent.
Les cultivateurs s’enfoncent dans leurs champs ou dans la brousse, repèrent des termitières et installent à quelques pas un piège: on fait un trou, on y met un sac ou un récipient et une lumière (lampe à pétrole) et on surveille quatre ou cinq installations à la fois. Lorsque l’envol des termites a lieu, ceux-ci sont attirés par la lumière et viennent tomber dans le piège. On n’a plus qu’à fermer le sac ou le récipient et le tour est joué.
Mais la concurrence entre les familles autour des nombreuses termitières de la campagne peut être féroce. Dimanche dernier, nous avons intercepté des policiers venant, au nom de la justice, mettre la pagaille au village suite à une plainte pour pugilat nocturne...
Lorsque les termites sont prisonniers, on leur enlève les ailes puis on les fait sécher au soleil pour les conserver pour les agapes de Noël et les bombances de la bonne Année...
J’emprunte ce couloir plusieurs fois par jour. Jeudi soir j’y ai vécu une aventure existentielle palpitante. J’allais souper, content de ma journée et fourbu ; j’avançais, lentement sans me presser, lorsque j’entendis, au fur et à mesure que j’approchais, des cris de douleurs de femme venant du poste de santé. Cris lourds et graves au sens propre comme au sens figuré. Je passe tout près d’une fenêtre et voilà que soudainement – coup d’aile d’un ange ! - les cris changent : ce sont des cris de bébé, cris tout neufs et tout étonnés. Durant mes quinze mètres du couloir, j’ai assisté à une naissance. Je n’ai rien vu. J’ai tout entendu. C’est l’Avent.
L’église dans sa sobriété romane récemment restaurée est sublime et la lumière y glisse délicatement sur la blancheur des pierres. Malheureusement, un artiste a « installé » à l’entrée du chœur, devant l’autel, un ensemble assez laid de marionnettes en carton qu’un mécanisme fait tourner. Intitulé « le Roi nu », cet attirail est supposé représenter la ronde des ambitions des seigneurs Plantagenêt, grande famille du cru, dont l’importance pour le monastère et pour l’Europe n’est pas à démontrer.
Cela pour dire que, dans un art qui se voudrait eschatologique (mais il suffirait d’enlever la première syllabe de l’adjectif), chaque humain, tout grand ou petit qu’il soit, est égal à tous les autres lors du Jugement dernier. Oui, mais qu’en est-il des artistes ? On en vient pour certains à espérer un enfer éternel...
Aliénor d’Aquitaine, reine de France puis d’Angleterre, ne semble pas de formaliser de ce manque de goût. Son gisant, trônant au milieu de la nef, la représente en train de lire un psautier. De quoi oublier ce qu’on fait aujourd’hui de sa mémoire !