Pour les Congolais du Kasaï, locuteurs du tshiluba, une des difficultés de la prononciation française est la grande variété des sons «e », depuis le son du é, jusqu’au « eu » en passant par les è, ê, ai... Je ne m’étais (ici trois sons « e » différents !) jamais rendu compte auparavant de cette complexité.
Comme formateur au noviciat, j’essaie de réguler les prononciations fautives sans y ajouter des confusions avec mon accent valaisan ! L’autre soir à la prière, un novice proclame un passage de la première lettre de Pierre (1,18) : « Vous le savez : ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos peurs... »
Je tique. Il devait dire «à la suite de vos pères ». Puis je trouve - pardon, saint Pierre ! – que ce n’est pas plus mal. Souvent nous gâchons notre vie à la suite de nos peurs : peur de ne pas être à la hauteur, peur de l’opinion des autres, peur de ne pas avoir assez, peur de ne pas en faire assez, etc. Quel terrible cortège derrière lequel nous traînons parfois nos jours.
Je suis persuadé que Jésus, homme parfait et parfaitement Dieu, a la capacité de nous libérer de tout cela. Par sa passion et sa résurrection, il est allé humainement au-delà de toute peur et il nous en libère si nous nous laissons faire par sa personnalité à la fois si douce et si forte. Pierre a montré à plusieurs occasions qu’il était un peureux, mais un peureux si attachant. Laissons-le continuer : « ce qui vous a libérés..., c’est le sang précieux du Christ, l’Agneau sans défaut et sans tache. »
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