En ce 8 mars, autour de la table de la maison
de formation des Pères de Saint-Maurice au Congo, la discussion s’installe sur
la « Journée de la Femme »
entre mes quatre aspirants et moi, leur formateur. La Journée des droits de la Femme est très importante ici.
Comme dans notre province la situation est
tendue entre les militaires gouvernementaux et les miliciens rebelles, je leur
avais permis la veille de téléphoner à leur famille pour donner et recevoir des
nouvelles.
Ce matin je leur demande s’ils ont parlé avec
leur maman de la Journée de la Femme.
L’un me dit que non, parce qu’avec les troubles ses parents ont quitté le
village, se sont réfugiés dans une petite hutte de brousse où il n’y a pas de
réseau téléphonique. Il n’a atteint qu’un frère resté au village. C’est cela
ici la Journée de la Femme !
La discussion dévie sur l’organisation de la Journée dans leur quartier ou dans leur
village. Un d’entre eux pense que dans son village cette année il n’y aura rien
car ce sont d’habitude les religieuses de la paroisse qui organisaient quelque
chose (une fête, une messe, une conférence, du théâtre, un défilé...) mais
cette année les religieuses ont dû fuir leur couvent qui ensuite a été
endommagé... peut-être par les militaires, peut-être par les miliciens. C’est
cela ici la Journée de la Femme !
Un autre raconte que certaines années la Journée de la Femme finissait mal au
village. Les mamans quittaient tôt les maisons pour aller aux manifestations
prévues, confiaient aux papas la charge de faire le repas du soir. Au retour,
rien n’était fait... et c’était la crise conjugale. C’est cela ici la Journée de la Femme.
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