Représentation étonnante !
Comment s'appelle le personnage de gauche ?
Je réfléchis et je vois que la solution est dans la coquille. L’éditeur a posé bile à la place de bible, sautant par-dessus un b qui aurait été bien en place dans ce paysage. Effectivement c’est l’accueil de la bible et l’adhésion fondamentale à la croix de Jésus qui réunissent les chrétiens dans un même projet qui justifie leur présence en ce monde.
Et pourtant si les fidèles de la croix se faisaient un peu plus de bile pour l’avenir du monde, pour l’avenir des valeurs positives qu’ils sont censés développer dans la société, celle-ci irait peut-être un peu mieux. Un peu plus de souci pour une écologie solidaire, un zest d’inquiétude en plus pour la justice sociale « globalisée », une tombée supplémentaire de préoccupation solidaire... tout un menu salvateur !
D’ailleurs la bible nous dit que Celui qui a sauvé le monde par la croix se faisait de la bile pour chacun de ses frères et sœurs.
Il s’agit d’une représentation étonnante de Marie et de Jésus, se trouvant dans le baptistère de Parme en Italie.
La plupart du temps les deux personnages sont saisis par les artistes dans une posture sacrée, un hiératisme voulant montrer Jésus comme Dieu, et sa Mère comme trône de sa Sagesse. Ici tout à l’opposé l’artiste a voulu insister sur la pleine humanité de Jésus en saisissant un instant où le bébé joue avec sa mère et tire sur son voile au point de désarçonner celle-ci dans un sourire bienveillant et complice. Le naturel de la composition est remarquable.
Malheureusement je ne suis pas capable de donner une date pour cette belle œuvre.
C’était l’automne dernier. En dernière minute, à quelques heures de la fermeture, je file voir l’exposition « Caillebotte, impressionniste et moderne » à la Fondation Gianadda de Martigny. Elle est vraiment magnifique, mais cela sent la fin : des ouvriers se glissent avec des marteaux et des clous au milieu des esthètes et, nonchalamment comme pour ne pas trop déranger, montent des tréteaux pour préparer un concert de gala qui partagera prochainement les lieux avec les tableaux....
Cela donne lieu à des connivences étonnantes et magiques. J’avais eu un coup de cœur, au Musée d’Orsay, pour une grande composition du peintre qui s’appelle « Les Raboteurs de plancher » : un subtil jeu de perspectives, allié à une immense tendresse pour ces métiers de bas-étage qui en deviennent princiers. Avec la bouteille de rouge dans le coin et les copeaux de bois semés sur le plancher comme du pain pour des rossignols imaginaires.
Je fus très heureux de retrouver ces Raboteurs en Valais, avec en prime un dialogue muet avec les ouvriers de la Fondation qui ajustent des planches de scène juste devant le tableau. On avait l’impression qu’ils faisaient le même travail...
Une œuvre est géniale quand elle dit le réel et plus que le réel... Ici tout était transfiguré : les rabots, les tournevis, les salopettes, le verre de vin, et même mes lunettes !
Ce vitrail se trouve dans l’église de Sent en Basse-Engadine (Grisons, Suisse) et illustre l’échelle de Jacob, célèbre passage du livre de la Genèse.
En fait cette page biblique essaie d’approcher un des mystères paradoxaux de la foi judéo-chrétienne. Dieu est tout autre et son monde pourrait semblé inaccessible à la recherche de l’homme, pourtant des liens sont créés par l’initiative du Tout-Autre qui veut rejoindre le Tout-proche. L’homme élu (ici Jacob, mais en fait tout être humain l’est d’une manière qui lui est propre) reste tout en bas et Dieu tout en haut mais un lien est possible et désormais l’homme est mystérieusement connecté !
Genèse, 28, 10-19:
Jacob partit de Bershéba et se dirigea vers Harane.
Il atteignit le lieu où il allait passer la nuit car le soleil s’était couché. Il y prit une pierre pour la mettre sous sa tête, et dormit en ce lieu.
Il eut un songe : voici qu’une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient.
Le Seigneur se tenait près de lui. Il dit : « Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham ton père, le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donne, à toi et à tes descendants.
Tes descendants seront nombreux comme la poussière du sol, vous vous répandrez à l’orient et à l’occident, au nord et au midi ; en toi et en ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre.
Voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai sur cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je t’ai dit. »
Jacob sortit de son sommeil et déclara : « En vérité, le Seigneur est en ce lieu ! Et moi, je ne le savais pas. »
Il fut saisi de crainte et il dit : « Que ce lieu est redoutable ! C’est vraiment la maison de Dieu, la porte du ciel ! »
Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre qu’il avait mise sous sa tête, il la dressa pour en faire une stèle, et sur le sommet il versa de l’huile.
Jacob donna le nom de Béthel (c’est-à-dire : Maison de Dieu) à ce lieu qui auparavant s’appelait Louz.
Il s’agit de sainte Marguerite-Marie Alacoque, représentée dans l’église catholique de Corsier, dans la campagne genevoise. De tradition fortement protestante par l’empreinte de Calvin, le canton de Genève, créé en 1815, a pourtant quelques communes à longue histoire catholique. C’est le cas, sur la rive gauche du lac, de Corsier et de son église, construite probablement au 14e, donc avant la Réforme.
Dans un coin du chœur, on voit cette représentation du Sacré-Cœur de Jésus qui est un culte catholique se démarquant fortement du calvinisme de la région.
La dévotion au Sacré-Cœur s’est développé à partir de Paray-le-Monial. Dans un couvent de cette petite ville bourguignonne, une religieuse, sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) a eu des révélations de l’amour infini du Cœur de Jésus pour l’humanité. D’où cette étonnante représentation d’un Cœur immense et brûlant, de ces anges, devant se mettre la main devant leurs yeux éblouis... et d’une petite religieuse, ébahie en arrière-plan !