Un petit chemin tout ordinaire me mène devant l’ascenseur de mon monastère. J’appuie sur le bouton et j’attends pour monter. C’est bizarre : quand on veut monter en ascenseur, on regarde en l’air alors qu’on sait bien qu’il ne faut pas voir mais écouter vers le haut...
J’attends. J’écoute des bruits de ferrailles qu’il faut décrypter pour savoir si la cage va bientôt arriver. Il y a surtout des silences, puis les câbles en coulissant semblent se rapprocher, mais s’arrêtent à un autre étage ! Et il faut tout recommencer de ce guet impatient qui écoute les bruits de câbles ou de portes qui s’ouvrent et se referment...
Un confrère m’a assuré qu’en fait c’était tout à fait voulu que les ascenseurs soient si lents. Ils participent à la coalition sociale qui veut encourager les gens à bouger, à marcher et à monter les escaliers. Les entreprises d’ascenseurs règlent l’ouverture et la fermeture des portes, les réactions à la pression du bouton, dans une longueur juste assez exaspérante pour nous faire préférer l’escalier, pour nous convaincre de bouger, parce que c’est bon pour la santé.
On croit que les ascenseurs et les escaliers sont des ennemis. Que nenni ! Ils sont complices pour nous obliger à faire du sport, même quand on sort du repas et qu’on veut aller lire l’Écho Magazine tranquille dans sa chambre... Et voilà que je deviens complotiste. Je résiste encore un moment...
Bon, d’accord, je monte l’escalier et, lorsque je suis arrivé à mon étage, j’entends l’ascenseur qui arrive en bas et qui rigole de ne plus me voir.
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