samedi 9 octobre 2021

le grand souper


Tout le monde connaît la fameuse Cène de Léonard de Vinci qui a inspiré des répliques diverses et des pastiches fréquents jusque sur les réseaux sociaux qui avaient diffusé des « Cènes sans apôtres » ou des « Cènes en mode virtuel » à cause des mesures sanitaires du covid..

L’art moderne s’est aussi emparé de cet emblème eucharistique. J’en ai vu une réplique extraordinaire dans une chapelle de la cathédrale de Plaisance dans la plaine du Pô.

Ulisse Sartini est un artiste, né en 1943 et aujourd’hui assez coté, de la vague hyperréaliste. On lui connaît de nombreux portraits, notamment des papes récents... 


A Plaisance, sa ville d’origine, il a posé sa Cène grandeur nature dans une petite chapelle assez obscure et banale que la peinture illumine merveilleusement, avec ses visages contemporains et sa table d’un souper qui transcende tout souper.

Chaque élément (les visages et les objets) raconte une histoire, inscrite dans le mystère de ce Dieu hyperréaliste qui se donne dans une bouchée de pain. Sur le bord gauche de la nappe, il y a un vase en porcelaine blanche. Très blanc et très proche du bord. Si on le regarde longtemps on se prend de vertige et on a envie d’aller le déplacer pour qu’un coup de coude d’apôtre ne le brise pas sur le sol d’un gris de granit. Une parole un peu trop forte de Jésus, le disciple attentif recule un peu et la porcelaine éclate en mille morceaux. Je ne sais pas si le peintre y a vu tout cela mais le spectateur retient sa respiration... 






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