On a tous ses petits défauts, moi par exemple je déteste voir des plantes vertes posées sur les autels liturgiques. Cela m’agace. Mon esthétisme supporte des fleurs voisinant les cierges, mais tout juste, le vide disant mieux le mystère. Et donc quand j’en vois dans les églises mes humeurs intérieures s’aigrissent.
Je visite la basilique de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Ce petit village de Vendée est un haut lieu de pèlerinage auprès d’un grand de l’histoire catholique, saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Prêtre d’exception, il a diffusé l’évangile et la dévotion mariale dans tout l’Ouest de la France et fondé des communautés religieuses qui ont d’ailleurs ici leur maison-mère.
Mais revenons aux plantes vertes. L’autel principal de la basilique – qui est très belle dans son style néogothique – est malheureusement affublé d’un immense pot en céramique blanche avec une plante dont l’allure triomphante m’exaspère. Je l’invective intérieurement et je la soupçonne, à l’allure de ses feuilles, d’être du chanvre ! La grâce du lieu faisant son effet, j’opte finalement pour un ricin qui me fait penser à Jonas :
« Le Seigneur Dieu donna l’ordre à un arbuste, un ricin, de pousser au-dessus de Jonas pour donner de l’ombre à sa tête et le délivrer ainsi de sa mauvaise humeur. Jonas se réjouit d’une grande joie à cause du ricin.» (Jonas 4,6)
Qui suis-je donc, moi, pour critiquer les plantes vertes si Dieu lui-même en fait pousser pour délivrer ses serviteurs de leurs mauvaises humeurs ?