dimanche 31 octobre 2021

les agacements dans la liturgie

On a tous ses petits défauts, moi par exemple je déteste voir des plantes vertes posées sur les autels liturgiques. Cela m’agace. Mon esthétisme supporte des fleurs voisinant les cierges, mais tout juste, le vide disant mieux le mystère. Et donc quand j’en vois dans les églises mes humeurs intérieures s’aigrissent. 

Je visite la basilique de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Ce petit village de Vendée est un haut lieu de pèlerinage auprès d’un grand de l’histoire catholique, saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Prêtre d’exception, il a diffusé l’évangile et la dévotion mariale dans tout l’Ouest de la France et fondé des communautés religieuses qui ont d’ailleurs ici leur maison-mère. 

Mais revenons aux plantes vertes. L’autel principal de la basilique – qui est très belle dans son style néogothique – est malheureusement affublé d’un immense pot en céramique blanche avec une plante dont l’allure triomphante m’exaspère. Je l’invective intérieurement et je la soupçonne, à l’allure de ses feuilles, d’être du chanvre ! La grâce du lieu faisant son effet, j’opte finalement pour un ricin qui me fait penser à Jonas :

« Le Seigneur Dieu donna l’ordre à un arbuste, un ricin, de pousser au-dessus de Jonas pour donner de l’ombre à sa tête et le délivrer ainsi de sa mauvaise humeur. Jonas se réjouit d’une grande joie à cause du ricin.» (Jonas 4,6)

Qui suis-je donc, moi, pour critiquer les plantes vertes si Dieu lui-même en fait pousser pour délivrer ses serviteurs de leurs mauvaises humeurs ? 



la solution de l'énigme : Mgr Scalabrini


Jean-Baptiste Scalabrini est un évêque de Plaisance en Italie (1839-1905). Il a mis la charité au cœur de son engagement d’évêque à une époque de grande insécurité économique. Il a vécu en un temps de forte migration des Italiens vers les Amériques et a désiré soutenir la foi et l’espérance de ces populations déplacées.

Fort de l’exemple du saint évêque de Milan en son temps, il fonde deux congrégations, les Pères et les sœurs de saint Charles Borromée, dévouées au soutien des migrants. 

Il est béatifié en 1997 et son gisant se trouve dans sa cathédrale de Plaisance avec ses titres de gloire (que l’on peut voir sur la photo) : apostolo del catechismo (apôtre du catéchisme) padre dei migranti (père des migrants) amo il suo popolo (il a aimé son peuple)...

Les « Scalabriniens » , pères et sœurs, continuent leur charisme, même depuis que les communautés italiennes sont bien intégrées dans leur pays d’accueil. D’ailleurs ce charisme  d’Eglise reste très important dans un monde où la migration demeure un problème majeur. 

Il y a des sœurs scalabriniennes à Neuchâtel où elles travaillent dans la pastorale des migrants au sens large. 

vendredi 29 octobre 2021

l'énigme de la semaine

Cette semaine, on sort de l’art mais on reste dans une cathédrale qui contient le gisant d’un de ses évêques, un bienheureux qui a fait presque plus de bien hors de son diocèse que dans son diocèse, si l’on peut dire ! 

Une personnalité qui a influencé le catholicisme, jusque dans des communautés ecclésiales très lointaines...

Qui est-ce ? 



lundi 25 octobre 2021

l'Ecole et l'Eglise au Congo


Cette année au Congo aussi le calendrier scolaire et pastoral a été chahuté par le covid. La rentrée a eu lieu en octobre et la première communion en septembre. Ce qui fait que certains enfants ont dû à la fois préparer la première communion et la rentrée scolaire. Pour cette dernière l’important est d’avoir un uniforme et c’est souvent chose ardue et obsédante dans les familles nombreuses. 

Cela perturbe la préparation des connaissances pour accéder à la première communion. Les séances de catéchisme s’intensifient avec les agents pastoraux pour que tout soit prêt lors de la visite du curé qui vient vérifier l’état des connaissances : savoir réciter le Notre Père, le Je vous salue Marie et le Credo. Pour les deux premiers on s’en sort, pour le troisième moins. Mais sans doute mieux qu’en Europe où la mémorisation est ce huitième don de l’Esprit qu’on n’implore plus beaucoup !... 

A l’inverse en Afrique, on n’est pas très regardant sur l’assimilation réelle, pourvu que les enfants ressortent de leurs entrailles les phrases constitutives de la foi. Mais parfois cela donne lieu à des quiproquos amusants.

Ainsi m’a-t-on raconté que, lors de la grande cérémonie où les premiers communiants crient à tue-tête le Credo, on entendait que Jésus est ressuscité et est descendu « aux uniformes », au lieu d’ « aux enfers » tant les deux mots ont des consonances proches lorsqu’on les a inculturés dans la langue locale : iniform, iferno... L’Esprit Saint, présent à l’église et à l’école, fait de l’hypertension.

Solution de l'énigme biblique : Isaac

Il s’agit bien (bravo à ceux qui l’ont trouvé) d’Isaac, fils d’Abraham, conformément au célèbre épisode de Genèse 22, 1-14. Pour tester sa fidélité, Dieu donna l’ordre à Abraham de sacrifier son fils unique Isaac sur la lointaine montagne de Moriah . Malgré la douloureuse incompréhension que lui inspire cette injonction vis-à-vis du fils de la promesse, Abraham obéit. Mais au dernier moment, lorsque Dieu a vu l’obéissance d’Abraham, l’ange du Seigneur intervient et  lsaac est remplacé par un bélier, qui deviendra en christianisme le symbole préfigurant le sacrifice de Jésus, l’Agneau de Dieu...

Sur le portail central de la cathédrale de Laon (tout à gauche), Abraham, une main tenant un poignard et l’autre touchant la tête de son fils,  se trouve en compagnie d’autres saints de l’Ancien Testament que j’ai de la peine à identifier.

Est-ce que les champions de mes énigmes ont des idées ?

mardi 19 octobre 2021

l'énigme oblique et biblique



Il a beau être un personnage biblique, il n’a pas l’air enchanté de figurer sur un portail de cathédrale. Qui est-ce ? 

vendredi 15 octobre 2021

la solution de l'énigme : Valérien


L’empereur romain persécuteur Valérien figure sur le tympan de la cathédrale San Lorenzo de Gènes. La cathédrale a été bâtie dans ce style italien et même ligure à pierres alternées claires et sombres, au 12e siècle. C’est un beau composé de roman italien et de sculpture gothique d’influence française. 

La cathédrale est dédiée au diacre saint Laurent, grand martyr de l’Eglise romaine. Ce saint, originaire d’Espagne, serait passé par Gènes lors de son voyage entre sa patrie et Rome. 

Sur le tympan figure au centre le Christ bénissant en majesté entouré des 4 évangélistes en leurs symboles traditionnels. En dessous, est présenté le martyre de Saint Laurent. L’empereur Valérien l’a condamné à mourir brûlé sur un gril, en 258, quelques jours après le martyre du pape Sixte dont il était le proche collaborateur. On voit donc l’empereur à gauche ordonnant à ses serviteurs d’attiser au soufflet le feu sur lequel est allongé Laurent. Le gril est l’attribut du saint et c’est une thème extrêmement répandu dans l’art chrétien.  


mercredi 13 octobre 2021

l'énigme de la semaine



Voici un détail du portail d’entrée d’une belle cathédrale d’Europe.

Sous l’ange de l’évangéliste Mathieu et le lion de Marc, siège un roi. 

Est-ce un bon roi ou un mauvais roi ? Quels indices ?

NB. Pour le protéger des pigeons, tout l’ensemble est sous un grillage qui malheureusement  n’améliore pas la photo... mais cela n’a rien à voir avec l’énigme ! 

samedi 9 octobre 2021

le grand souper


Tout le monde connaît la fameuse Cène de Léonard de Vinci qui a inspiré des répliques diverses et des pastiches fréquents jusque sur les réseaux sociaux qui avaient diffusé des « Cènes sans apôtres » ou des « Cènes en mode virtuel » à cause des mesures sanitaires du covid..

L’art moderne s’est aussi emparé de cet emblème eucharistique. J’en ai vu une réplique extraordinaire dans une chapelle de la cathédrale de Plaisance dans la plaine du Pô.

Ulisse Sartini est un artiste, né en 1943 et aujourd’hui assez coté, de la vague hyperréaliste. On lui connaît de nombreux portraits, notamment des papes récents... 


A Plaisance, sa ville d’origine, il a posé sa Cène grandeur nature dans une petite chapelle assez obscure et banale que la peinture illumine merveilleusement, avec ses visages contemporains et sa table d’un souper qui transcende tout souper.

Chaque élément (les visages et les objets) raconte une histoire, inscrite dans le mystère de ce Dieu hyperréaliste qui se donne dans une bouchée de pain. Sur le bord gauche de la nappe, il y a un vase en porcelaine blanche. Très blanc et très proche du bord. Si on le regarde longtemps on se prend de vertige et on a envie d’aller le déplacer pour qu’un coup de coude d’apôtre ne le brise pas sur le sol d’un gris de granit. Une parole un peu trop forte de Jésus, le disciple attentif recule un peu et la porcelaine éclate en mille morceaux. Je ne sais pas si le peintre y a vu tout cela mais le spectateur retient sa respiration... 






vendredi 8 octobre 2021

la solution de l'énigme biblique : rencontre entre Pierre et Simon le Magicien


Dans l’église romane de Müstair (Grisons), il y a une grande fresque représentant le cycle de la vie de saint Pierre. 

Sur ce détail nous pouvons voir la rencontre entre Pierre et Jean avec Simon le magicien qui exerçait son art en Samarie.

Cette rencontre met en évidence la sobriété de l’Esprit Saint dont témoigne les apôtres face à tous les artifices que met en œuvre Simon le Magicien.

Simon voulut notamment acheter le pouvoir des apôtres ; C’est de là que vienent les mots « simonie », péché de vouloir acheter des réalités sacrées spirituelles, et « simoniaque », l’adjectif-nom de la personne qui se livre à ce péché. 


Cette « geste » se trouve au chapitre 8 (versets 9-21) du livre des Actes des apôtres mais est aussi développée dans des récits contemporains apocryphes...

samedi 2 octobre 2021

solution de l'énigme : les plaies du Christ !




Il s’agit d’une représentation symbolique des plaies du Christ sur le Cierge pascal de l’église catholique genevoise d’Hermance.


Le cierge dit pascal, d’habitude beaucoup plus grand que des cierges liturgiques ordinaires, est béni et allumé au Feu de la vigile pascale et trône comme rayonnement de l’église durant tout le temps de Pâques...

Comme il représente le Christ ressuscité, sa décoration est à la fois très libre et très codifiée. On y trouve les signes de la passion dont les 5 plaies du Christ en croix, mais désormais glorifiés. On y voit aussi la date ainsi que l’Alpha (commencement de l’alphabet grec) et l’Oméga (dernière lettre de l’Alphabet grec) ; ces trois éléments démontrent la totale maîtrise du Ressuscité sur le temps, hier, aujourd’hui et demain !



A propos des cinq plaies du Christ, voici un petit développement très pertinent de Laurent Passer, vainqueur de l’énigme :

Ce sont les cinq pièces de cire plantées dans le Cierge pascal lors de la Vigile pascale, qui symbolise (notamment) les cinq plaies du Christ, mais aussi le commencement et la fin. À l’origine, il s’agit de 5 grains d’encens. Après avoir allumé le cierge, le prêtre implante à chaque extrémité de la croix cinq grains d’encens symbolisant les plaies du Christ. Ce faisant, il dit : « Par ses saintes plaies, ses plaies glorieuses, que le Christ Seigneur nous garde et nous protège, Amen. 

 

PS : On peut regretter qu’une paroisse catholique d’un village genevois et cossu ne soit pas en mesure de se payer un nouveau cierge pascal chaque année et doive maquiller la nouvelle date sur un ancien cierge !