Mt, Mat, Math, Mateu, Matheus, Matieu, Mathié, Maté,
Matye... Telles étaient les différentes déclinaisons de saint Mathieu sur les
tests d’introduction de mon cours, à l’inter-noviciat de l’archidiocèse à
Kananga (RDC). Il s’agissait de connaître le niveau réel de mes élèves. Je
demandais quels étaient les quatre évangiles. Je n’ose pas dire comment on a
écrit Jean !
J’enseigne l’Histoire de l’Eglise et j’ai devant moi
22 sœurs de quatre congrégations différentes (et 2 frères, Serviteurs des
pauvres !). Elles ont entre 19 et 24 ans à peu près et se comportent de
temps en temps comme des collégiennes qui se demandent à quoi sert le Concile
de Chalcédoine, de temps en temps comme des novices qui ne veulent pas que
l’enseignant aille raconter des choses à la mère-maîtresse...
Donc je souffre un peu, mais tous les missionnaires
souffrent un peu. J’aimerais tellement qu’elles comprennent pourquoi leur
Eglise catholique se dit romaine, pourquoi la découverte de l’imprimerie par
Gutenberg a révolutionné le christianisme, pourquoi la Révolution française a
fini par engendrer un renouveau extraordinaire de la vie religieuse dans
l’Eglise...
Par contre elles ont adoré quand j’ai expliqué ce
qu’était un « berceau » ! Jusque-là elles savaient toutes par
cœur et depuis l’école primaire que « l’Afrique est le berceau de
l’humanité » mais aucune ne savait ce qu’est réellement un berceau. Le
passage du sens propre du mot à son sens figuré a été ma meilleure réussite
pédagogique. Il ne faut pas désespérer...
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