mardi 8 mai 2018

le berceau

Mt, Mat, Math, Mateu, Matheus, Matieu, Mathié, Maté, Matye... Telles étaient les différentes déclinaisons de saint Mathieu sur les tests d’introduction de mon cours, à l’inter-noviciat de l’archidiocèse à Kananga (RDC). Il s’agissait de connaître le niveau réel de mes élèves. Je demandais quels étaient les quatre évangiles. Je n’ose pas dire comment on a écrit Jean !
J’enseigne l’Histoire de l’Eglise et j’ai devant moi 22 sœurs de quatre congrégations différentes (et 2 frères, Serviteurs des pauvres !). Elles ont entre 19 et 24 ans à peu près et se comportent de temps en temps comme des collégiennes qui se demandent à quoi sert le Concile de Chalcédoine, de temps en temps comme des novices qui ne veulent pas que l’enseignant aille raconter des choses à la mère-maîtresse...
Donc je souffre un peu, mais tous les missionnaires souffrent un peu. J’aimerais tellement qu’elles comprennent pourquoi leur Eglise catholique se dit romaine, pourquoi la découverte de l’imprimerie par Gutenberg a révolutionné le christianisme, pourquoi la Révolution française a fini par engendrer un renouveau extraordinaire de la vie religieuse dans l’Eglise...

Par contre elles ont adoré quand j’ai expliqué ce qu’était un « berceau » ! Jusque-là elles savaient toutes par cœur et depuis l’école primaire que « l’Afrique est le berceau de l’humanité » mais aucune ne savait ce qu’est réellement un berceau. Le passage du sens propre du mot à son sens figuré a été ma meilleure réussite pédagogique. Il ne faut pas désespérer...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire