Les conversations à table prennent sur ma
colline au Congo des allures qui font douter de qui mystifie qui.
L’autre jour, entre l’ananas et le fromage,
arrive l’histoire d’un monsieur qui a été blessé dans un accident de motos,
comme il y en a tous les jours à la ville. C’est un intellectuel de
l’administration pédagogique ; on lui a ainsi permis de travailler à la
maison pour faciliter le lent rétablissement de sa jambe brisée.
Un des confrères dit alors qu’il a décidé,
contrairement aux autres blessés de l’accident, de se soigner à la médecine
traditionnelle. Et il entreprend de m’expliquer. On casse une patte à une
poule, on soigne cette patte et la jambe du monsieur par analogie se rétablit
en même temps que la patte de la poule.
Devant mon air interloqué, un autre confrère
précise. En fait on fabrique des cataplasmes avec des produits naturels qu’on
applique à la fois sur la jambe du malade et sur la patte cassée de la poule et
on surveille les deux blessures jusqu’au complet rétablissement des deux
blessés !
Et une discussion s’engage ou s’enlise, parce
qu’un des confrères dit que cela marche plus ou moins bien parce que la poule
n’a que 2 pattes...
Alors que l’homme marche à quatre pattes comme
chacun le sait..., renchéris-je pour essayer de ne pas être le dindon de cette
farce-là.
Cela ne guérit qu’imparfaitement ma figure
interloquée, car je ne suis pas sûr que ce soit une farce. J’ai encore bien du
chemin à faire pour comprendre où on veut me mener dans cette Afrique.
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