Ce dimanche ma messe commence devant
l’église : une jeune fille qui semble avoir du jeu dans les rouages
supérieurs s’agite et crie sous les manguiers. Je me souviens que c’est elle
qui a semé la pagaille dimanche passé en chantant encore plus à tue-tête que
tous les autres et en dansant de façon incongrue au premier banc.
Pour éviter que cela ne recommence on
recommande au sacristain de ne pas lui permettre d’entrer dans l’église ;
elle maugrée, cherchant la parade.
La messe commence... L’introduction annonce
une eucharistie bien centrée sur la miséricorde comme on le verra à l’évangile.
Au gloria, je vois que la folle profite d’un
moment d’inattention pour se faufiler dans les derniers bancs, mais semble
vouloir s’y tenir tranquille. Après un moment d’inquiétude, je respire.
Evangile.
« Survint
une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait
avec le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum... »
Je cherche des yeux ma folle et ne la trouve
pas...
« Le
pharisien se dit en lui même : si cet homme était prophète il saurait qui
est cette femme... »
Je prêche : nous sommes tous des
pharisiens par certains aspects de notre vie et tous des pardonnés par
d’autres. Toute l’assemblée semble d’accord, mais je ne vois pas où est passée
ma folle.
A la communion je l’ai presqu’oubliée quand
l’esclandre arrive. Elle est dans la colonne et à un mètre de moi, le
sacristain s’interpose et veut l’empêcher de communier. Est-ce qu’il a écouté
le sermon ? Elle, il semble que oui. C’est sans doute elle qui, de toute
l’assemblée (moi compris), a le mieux
saisi de quoi il retournait.
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