J’ai passé de bons moments avec le livre de Michel Houellebecq, Anéantir. Pourtant l’ouvrage est assez éprouvant puisqu’il aborde, au moyen d’une intrigue bien ficelée, les thèmes de la prise en charge des malades et des personnes âgées, ainsi que de la fin de vie pour tous et chacun. Mais l’auteur sait camper un monde, dessiner des portraits et à travers les réflexions de chacun, susciter les nôtres.
Au début du roman, un des personnages se promène dans les couloirs du métro et découvre un tag étonnant : LE TEMPS NE PASSERA PAS...
Derrière le paradoxe, on sent une rage militante qui crierait : « Cette dictature ne passera pas », pour dire qu’elle n’aura pas raison de nous.
Nous constatons tous que le temps est une dictature terrible qui s’insinue jusque dans les aspects les plus privés et personnels de notre existence. Et c’est une lutte de tous les instants pour garder une liberté d’esprit, de vie et de cœur, malgré l’oppression des chronomètres de toute sortes...
Et pourtant c’est le propre du temps de passer, c’est le propre des minutes de s’écouler, c’est le propre des jours de s’égrener, lentement ou rapidement, dans les sabliers ordinaires de nos histoires...
Le temps passe et passera que nous le voulions ou non. Nous passons avec lui. Autant nous en faire un ami. Dès lors l’essentiel n’est-il pas de savoir où nous allons, avec qui nous marchons, et avec quelle qualité de randonnée existentielle ? Une bonne réflexion pour un chemin d’Avent.
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