samedi 22 janvier 2022

l'art

Je tombe sur une revue d’information immobilière, j’en feuillette quelques pages et je m’arrête au début d’un article sur cette phrase : « Il travaille dans et avec la nature et considère l’arbre comme la plus parfaite des sculptures ». 

Il s’agit de Giuseppe Pennone, un artiste italien, membre d’un courant appelé l’Arte povera, l’art pauvre, parce que ses adeptes utilisent, par résistance à l’industrialisation forcenée du monde, des matériaux pauvres : du carton, des tuyaux rouillés, du charbon, des cordes, du bois...

A l’intérieur de ce mouvement, Giuseppe Pennone se caractérise par une attention amoureuse pour les arbres et la nature en général. Il déstructure nos idées sur la nature que l’art est censé copier. Pour Pennone il n’y a pas lieu de séparer l’art de la nature qui est elle-même la première et la grande artiste. On est assez d’accord et il nous l’illustre avec brio. 

Il a moulé sa main et en a fait un bronze qui enserre un petit arbre. Mais celui-ci est naturel et vivant, et donc la « sculpture » initiée par l’artiste, va se transformer au fur et à mesure que l’arbre grandit, s’approprie le bronze et se laisse transformer par lui. 

Année après année, le couple siamois, arbre et bras, s’épouse plus « profondément »... et l’arbre devient comme un artiste maudit, martyrisé par l’art qui lui triture la chair. Un peu comme la nature est martyrisée par les élucubrations de l’humanité, cette folle artiste qui rêve toujours plus loin... Mais là je suis sûr de m’éloigner des aspirations de Pennone. 


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