vendredi 28 janvier 2022

Humanité



La ville italienne de Gènes a une histoire magnifique de maîtresse de la Méditerranée et de mère de Christophe Colomb. Mais sa situation coincée dans cet espace étroit entre mer et montagne a de la peine à digérer le développement exponentiel de son urbanisme ; le génie civil ne suit plus ; les autoroutes, sur des ponts vertigineux et dangereux, voisinent les immeubles et semblent entrer dans les salons des citoyens...

Même le vieux port du centre historique est défiguré par un viaduc qui par-dessus les quais emmène les véhicules dans quelques banlieues voisines. D’une hideur désespérante.

Mais il ne faut pas désespérer de l’homme et du génie italien. Sur un pilier de cette horreur bétonnée qu’il a coloré en un bleu-vert de la mer toute proche, un artiste a peint un adolescent de dos en train de griffonner un soleil... et voilà que tout désormais est transfiguré dans la poésie.

Un tag commente la peinture : Restiamo umani, nous restons humains. C’est en fait une citation du journaliste Vittorio Arrigoni, mort assassiné à Gaza durant une des crises palestiniennes. Mais cela a une portée universelle. Et en cette ville ouverte sur le monde par les chemins historiques de la mer, cette phrase prend un sens particulier. Malgré les laideurs de beaucoup de nos actions et réalisations, nous restons humains, tous ensemble et chacun en particulier ; c’est notre dignité et nous avons à l’être toujours davantage. 

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