jeudi 26 novembre 2020

le blocus



Au Congo comme ailleurs, les scolarités ont été gravement perturbées par le covid. Dans les formations universitaires, les étudiants bataillent en plein novembre avec les sessions et les examens à rattraper pour valider la triste année 19-20. La rentrée académique a lieu en décembre... 

Parmi les jeunes que je soutiens, Théo, le directeur de notre chorale des jeunes, fait une formation supérieure en soins infirmiers. Il vient demander une prière avant le « blocus » et la grande session d’examens. Je m’interroge : comment prie-t-on pour un blocus ? quelle prière formuler et quel protecteur invoquer ? Il faut que je me renseigne plus exactement sur ce qu’est un blocus. J’imagine en effet qu’il s’agit d’un temps de retraite studieuse, loin du monde et de ses tentations, que l’université offre aux étudiants pour réviser leurs cours et préparer leurs examens. Blocus ferait alors allusion à des routes bloquées et autres chemins coupés pour que les distractions n’atteignent pas les sueurs des jeunes assiégés dans une citadelle studieuse.

Mais Théo m’explique la vraie étymologie du mot. Le blocus est un temps pour bloquer. Ce terme « pédagogique » congolais signifie « apprendre par cœur » la matière des cours afin de la resservir « intacte » lors des examens. Comme si l’idéal de la formation était la congélation du savoir ! Il devrait y avoir une voie moyenne et sage entre le peu de place que laissent à la mémorisation les enseignements en Europe et le blocus sévère de la didactique africaine. 

 

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