FRERE DENIS
J’appréciais beaucoup frère Denis. Membre de la congrégation des Frères de Saint Joseph, il était une personnalité du diocèse. Directeur de la radio catholique, pilier incontournable à la Commission de la Vie consacrée, animateur de l’inter-noviciat, il était omniprésent dans la vie diocésaine, jusque dans ses moments conviviaux et ses tournées de bière...
Lorsque je suis admis à l’hôpital catholique de Kananga dans un état de faiblesse dû à mes infections, je suis tout de suite très entouré par les amis religieux et religieuses de la ville ; on m’a visité, on a prié avec moi, on m’a aidé, nourri, lavé et même on a dormi avec moi comme gardes de nuit.
Parmi ces attroupements fraternels, il y avait frère Denis. J’ai compris le lendemain qu’il avait été lui-même admis presqu’en même temps que moi, pour des problèmes de prostate. Trois jours après – j’avais été transféré dans un grand hôpital de Kinshasa – j’apprends... qu’il est mort !
Des sentiments divers s’insurgent en moi. Pourquoi lui ? Pourquoi pas moi ? Pourquoi alors que nous sommes frères, nos destins sont si différents ? S’il avait eu pu être transféré ailleurs, aurait-il survécu, comme moi ? Pourquoi notre égalité de consacrés devant le Seigneur bute sur des différences de moyens, de couleur de peau... Derrière une opacité de ces questions, luit une réponse. Nous sommes dans les mains de Dieu. Au-delà des lignes hachurée de nos vies, il nous offre un horizon : vivre avec lui. Dans cette perspective les surprises du calendrier importent, mais peu.
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