mardi 28 juillet 2020

Péguy


Nous, cathos, nous connaissons bien sûr Péguy. Il fait partie de notre héritage culturel et même si nous n’avons pas lu, il nous est arrivé quelquefois d’entendre des vers sur la petite espérance qui marche vers l’avenir... des vers sur la plaine de Beauce et les clochers de Chartres... des vers sur Notre-Dame.
Pour moi, la vie de l’homme est restée en retrait, comme cachée par sa mort brutale (en 1914) sur les premiers champs de bataille de la Grande Guerre. Fleur fauchée, alors qu’existait la promesse de tant de beautés poétiques en germe.
Pierre Pistoletti, avec Charles Péguy, le risque, obstinément (Parole et Silence 2020), nous offre un petit livre facile, alerte mais profond sur l’itinéraire de cet homme à l’intelligence fine et à la sensibilité profonde, chercheur de vérité et de justice jamais satisfait. Passant du socialisme militant à un christianisme de la marge, le destin de Péguy est celui d’un homme mystérieusement seul, et pourtant solidaire de tant d’autres. En cela l’émotion affleure toujours.
C’est ainsi que Pierre Pistoletti nous fait découvrir non seulement un grand poète mais surtout un grand frère en humanité et nous invite à redécouvrir des pages magnifiques de notre héritage chrétien français. Je ne résiste pas à en mettre une ci-après.

Etoile de la mer voici la lourde nappe 
Et la profonde houle et l'océan des blés 
Et la mouvante écume et nos greniers comblés, 
Voici votre regard sur cette immense chape 
Et voici votre voix sur cette lourde plaine 
Et nos amis absents et nos cœurs dépeuplés, 
Voici le long de nous nos poings désassemblés 
Et notre lassitude et notre force pleine. 
Étoile du matin, inaccessible reine, 
Voici que nous marchons vers votre illustre cour, 
Et voici le plateau de notre pauvre amour, 
Et voici l'océan de notre immense peine.

(La tapisserie de Notre Dame)

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