J’ai reçu du hasardun cadeau magnifique, une grâce du ciel. Préparant mon voyage de retour au Kasaï avant l’épidémie, j’avais glissé au fond d’une valise un petit livre pas lourd : Anselme Grün, Conquérir sa liberté intérieure, Editions de l’Atelier 2006.
Ce livre est parfait pour trouver de la stabilité et des gués en période de crise.
Il réfléchit autour de cette idée qui vient de la philosophie païenne (le stoïcien Epictète) et qui a été reprise par les Pères de l’Eglise, en particulier Jean Chrysostome : Personne n’est blessé par un autre que lui-même. C’est une pensée profonde qui demande des explications et des nuances mais qui est un vrai chemin de liberté.
En temps de crise une réflexion en profondeur sur ce qui nous fait souffrir vraiment est plus que nécessaire pour acquérir un vrai espace de liberté intérieure que rien ne peut fondamentalement troubler.
Citation (p. 17-18) :
Une voie importante conduit à la liberté intérieure : elle consiste à se faire une juste représentation des choses qui sont souvent différentes des idées qui orientent nos actions et qui les faussent, ainsi que des représentations considérées comme valable dans notre milieu. Epictète écrit : Les hommes ne sont pas déconcertés pas les événements mais par l’idée qu’ils s’en font ». Ce n’est pas la mort qui est terrible mais la représentation que nous nous en faisons. Ce n’est pas le vase brisé qui nous blesse, mais le fait que nous considérions ce vase comme indispensable, que nous y tenions de tout notre cœur...
Situation au Congo
La situation est tendue à Kinshasa (entre 10 et 20 mio d’habitants) où le nombre de cas augmentent rapidement de jour en jour, mais pour le moment seulement 29 contaminés (officiellement) et un mort (officiellement)
Le grand problème du Congo c’est que toute la culture politique et sociale est basée sur une méfiance totale par rapport aux politiciens dont l’efficacité avoisine le 0 absolu, méfiance à laquelle s’ajoute l’article 15 de la Constitution qui stipule « Débrouille-toi ». Avec ces deux tares de la vie sociale, la lutte contre l’épidémie est certainement mal partie, puisqu’on sait que ce qui marche c’est la discipline. Ici on est aux antipodes...
La situation est pour le moment sans épidémie au Kasaï, mais si on se rend compte que le Kasaïen est un « Congolais qui sait mieux que les autres ce qu’il faut faire», on aura de la peine à être discipliné face à un désastre sanitaire et économique.
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