mardi 6 mars 2018

la quête dominicale

Ce dimanche dernier à la messe, nous avons lu un évangile décapant : Jésus chasse les marchands du Temple de Dieu et renverse leurs comptoirs.

Après l’homélie, nous avons eu le sermon : la quête du dimanche précédent n’a donné que 7'100 FC (Francs congolais) c’est-à-dire 4 Frs 35 (Francs suisses) ! Le curé s’est fâché, car cela ne permet même pas de payer les hosties et le vin pour l’eucharistie. Ce en quoi il a raison, mais regardons de plus près.

L’assemblée est composée d’environ 300 personnes, la moitié sont des enfants et des jeunes sans revenu et l’autre moitié des adultes cultivateurs qui ne réussissent pas à avoir 40 Frs de revenu par mois. Donc si ces adultes donnent 3 centimes  (4,35 divisés par 150 = 0.029) c’est comme si, en Suisse et proportionnellement,  chaque personne qui a 4000 Frs de revenu brut mensuel donnait 3 Frs à la quête dominicale ! Or en Suisse on voit surtout des pièces de 2 Frs ... Ce qui relativise les choses.

Mais le curé s’est tout de même fâché et a trouvé une parade pour ce dimanche. Faire un concours de quête pour l’émulation des CVB (communautés vivantes de base des chrétiens qui se réunissent tous les vendredis pour préparer la messe dominicale !). Quatre communautés, quatre responsables tenant quatre paniers et chacun de l’assemblée va mettre sa contribution dans le panier de son choix. Pour voir quelle communauté a le plus le souci de la paroisse !

Résultats :
CVB 1 a donné 5’200 FC (3 Frs 30 ) ; la CVB 2 a donné 5'950 FC (3 Frs 70); la CVB 3 a donné 9’150 (5 frs 70) ; la CVB des jeunes a donné 2'250 (1 frs 30). Ce qui fait un total de 22'550 FC, c’est-à-dire 14 frs, près du triple du dimanche précédent. C’est une réussite... On va pouvoir acheter une bouteille de vin et une réserve d’hosties et de cierges...

Et personne n’a renversé la table sur laquelle les produits de cette quête étaient posés jusqu’à la fin de la célébration.

PS : cet exercice comptable montre bien l’état de pauvreté de l’Eglise congolaise. Les prêtres ne sont pas payés et ne peuvent compter que sur l’apport des paroissiens pour vivre. La quête et quelques dons en nature. Ils vivent donc très mal, tout juste un peu en dessus de la population... et les vocations ne manquent pas.



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