En
parcourant les actualités de la RDC sur le web, je suis tombé sur une nouvelle
à peine croyable et pourtant vraie, révélatrice d’un pays qui s’effondre sur
tous les plans :
« Le commissaire
provincial de la police du Kasaï-Central appelle à la patience les
éléments de la police qui ne touchent pas leurs salaires depuis trois
ans. Fidel Caumba affirme que ce dossier est en cours
de traitement à Kinshasa. »
Non, ce n’est pas une faute de frappe, le paiement des
salaires de ces policiers de ma province a un retard, non de trois jours (nous
sommes le 2 du mois !) ni de trois semaines, ni de trois mois, mais de
trois ans ! Suit dans l’article on-line de la radio de l’ONU (Radio Okapi),
l’explication de ce chaos : il y a eu de fausses inscriptions sur le
registre du personnel et le serveur informatique a de la peine à pointer et à résoudre
les irrégularités, etc., etc...
Sans salaire depuis 3 ans, ces policiers ont des familles à
nourrir et des enfants à scolariser. Ils rançonnent donc à qui-mieux-mieux les
gens sur les routes, qui eux-mêmes sont là pour nourrir leur famille et
scolariser leurs enfants et qui se voient dépouiller du peu qu’ils peuvent
gagner...
Poursuivons la radiographie du chaos. Ces jours des voitures
blanches banalisées mais impressionnantes sèment la terreur à Kananga et dans
ses environs, jusque sur ma colline. Elles enlèvent des jeunes mal habillés ou
malpropres et les emmènent à des destinations inconnues. En effet la rumeur
insistante parle de militaires qui recrutent de force des jeunes et les
conduisent dans des casernes éloignées. On raconte qu’un de ces jeunes a pu
avertir sa famille qu’il se trouvait près de Goma, dans un camp militaire, à
800 km...
Face à l’oppression qui frappe aveuglément, la patience et
l’endurance ont un sens... Alors qu’en Europe on râle quand le concert de la
fanfare commence avec 10 minutes de retard parce que le directeur est bloqué
sur la route enneigée...
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