Je regarde
en arrière. Il y a 30 ans, le 17 février 88, j’étais ordonné prêtre à l’Abbaye
de Saint-Maurice par Mgr Amédée Grab, évêque auxiliaire à Genève. Merci
l’évêque !
Je vais
éviter le pathos, mais je suis surpris de la rapidité avec laquelle la vie
passe, de la rapidité avec laquelle on passe de jeune à vieux, de jeune prêtre
à vieux prêtre (ici en Afrique je suis un très vieux prêtre). C’est la vie et
peut-être n’est-ce pas plus mal, surtout si on est content du chemin et de
toutes ces rencontres qui lui ont donné de la patine et de l’épaisseur. Merci
la vie !
Au jour de
mon ordination, je ne les voyais pas ces visages, perdus dans l’opacité du
futur, qui ont marqué mon chemin de trente ans :
Je ne
voyais pas encore ces collègues étudiants de l’Université de Genève, où l’on
suait sur des thèmes latins à la Balzac. Merci Olivier Jornot et Marie
Bellenot et les autres...
Je ne
voyais pas encore les élèves qui firent semblant d’être éblouis par la culture
de leur professeur de latin : merci Guillaume Grand et les autres...
Je ne
voyais pas encore les enseignants qui m’ont conquis lors de leur engagement au
Collège de Saint-Maurice : merci Dominique Formaz et les autres...
Je ne
voyais pas encore les amis de la vallée d’Aspe en Pyrénées, durant le chemin de
Compostelle de mon année sabbatique, avec qui on parlait sans fin de l’avenir
de l’Eglise. Merci Denise Dessal, Pierre
Moulia et les autres...
Je ne
voyais pas encore les dames de Salvan avec qui on priait l’après-midi dans la
salle de séjour de la cure. Merci Monique, Edith, Gisèle et les autres...
Je ne
voyais pas encore les confrères congolais avec qui j’allais m’enfoncer dans la
savane. Merci André, Joseph, Nicolas et les autres...
Je ne
voyais pas encore les catéchistes du secteur d’Aigle avec qui nous avons monté
une belle liturgie du sacrement de la Réconciliation. Merci Fleurette, Sylvie
et les autres...
Je ne
voyais pas encore ma famille du KasaÏ. Merci Fernand et Guy-Luisier (Guylaine) Mpiana
et les autres...
Je ne
voyais pas encore l’enthousiasme de nos réfugiés érythréens à apprendre le
français à la Cure de Gilles... Merci Elsa, Bruk, Malaef et Miki Mulegeta.
Tant de
visages au bord d’une route de 30 ans !
Comme
disent Alidor Kalombo, mon ami de Kananga, et les autres : Merci
Dieu !
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