Je sors de
ma première crise de malaria depuis mon arrivée au Congo en 2012. La maladie m’a
littéralement mis à genoux au sens propre comme au sens figuré... Mais
actuellement je l’ai dépassée grâce à du repos et aux bons soins reçus.
La hideuse
fièvre m’a tourné autour sans que je m’en rende compte vraiment. Et lorsqu’il a
bien fallu s’avouer vaincu, juste avant de sombrer, j’ai été conduit au dispensaire
des Sœurs de Saint Joseph de Tarbes qui m’ont soigné et accueilli comme hôte
chez elles avec un autre prêtre de l’archidiocèse qui était aussi malade.
Dès mon
arrivée, une doctoresse m’a reçu immédiatement avec la sœur infirmière
responsable. Le Dr Florence est laïque consacrée congolaise tandis que la Sœur Molly
est indienne (la communauté des sœurs de Tarbes est très internationale).
Comme j’arrivais
transporté à moto-taxi, il a fallu attendre un moment que je me calme pour me
prendre la tension (elle était finalement normal), puis faire une prise de sang
qui a diagnostiqué officiellement la malaria.
Pendant ce « temps
mort », nous discutons avec la doctoresse et l’infirmière qui sont très
alarmées de l’état sanitaire de la population surtout des enfants et de leurs
mamans. La situation a encore empiré depuis la guerre du Kasaï de l’an dernier.
De façon un peu désabusée et fataliste elles m’avouent qu’elles savent bien que
l’aide internationale a peine à arriver à destination des plus démunis. Les denrées
acheminées par l’UNICEF se volatilisent (détournées pour être vendues) et les
ONG diverses brassent beaucoup d’air pour peu de résultats concrets sur le
terrain des petits dispensaires de proximité. Il faut beaucoup lutter pour
obtenir un sac de soja pour une bouillie indispensable à sauver des vies.
Cette
situation est clairement le résultat de la politique d’un pays qui s’effondre. C’est
le sauve-qui-peut général et la
débrouille immorale au détriment des plus petits.
De nombreux
enfants, l’avenir de ce pays, meurent. Heureusement des Dr Florence et des sœurs
Molly sont là comme des veilleurs, persévérants et tenaces pour faire ce que l’Eglise
catholique doit faire être du côté des petits qui souffrent.
PS : après trois jours de soin chez les sœurs
de Tarbes et un peu repos, me voilà rétabli, et plus solidaire de la souffrance
des autres, même si je ne m’y habitue pas.
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