La
télévision est à la fois une joie et une plaie de la vie communautaire en
Afrique. Joie de partager avec les villageois les grands matches internationaux
ou nationaux. Voir 50 enfants et jeunes qui se serrent face à l’écran et jubilent à gorges
déployées aux buts du Real est une expérience à vivre. Mais cela peut aussi
être une plaie lorsque le programme télévisuel devient un bruit de fond dans
les activités du soir; la discipline doit être stricte pour ne pas tomber
dans la facilité virtuelle.
La plaie
des plaies en Afrique reste le vol généralisé, depuis les petites cases de la
brousse, jusqu’aux ministères gouvernementaux.
Il y a
quelques jours, nous nous réveillons en constatant le vol de notre télévision !
Nous n’en croyons pas nos yeux, que nous frottons de dépit... Cela s’est passé
dans la nuit, au cœur de la salle de communauté du cœur de la maison ! La
sentinelle n’a rien vu, personne parmi les familiers, les employés, les
ouvriers des différents chantiers en activité sur la colline n’avoue, ou n’avoue
avoir vu ou ouï quoi que ce soit. Aucun indice, le mystère le plus obscur ...
On répand
largement la nouvelle, on parle de la télévision dans les prières et les homélies
liturgiques. Rien. Pas le plus petit indice. On se fait une raison en se disant
qu’elle a été vendue à prix cassé sur le marché de la ville,que nous aurions
dû aller y faire un tour pour la racheter... et que c’est trop tard...
Jusqu’à ce
qu’après 4 jours on retrouve l’appareil, dans une brousse derrière une
dépendance. Comme elle a passé des jours de pluies violentes au milieu des
serpents, des souris et des insectes divers, je désespère de la voir se
rallumer.
Or, c’est fait. Charles, notre mécanicien-électricien-factotum, l’a bidouillée miraculeusement et Messi va être présent dans la lucarne pour un but dans l’autre lucarne !