Je plonge régulièrement dans La
force du silence (contre la dictature du bruit), merveilleux livre de
méditation du cardinal Robert Sarah (Fayard, 2016). Il y a un souffle salvateur
dans ce livre, même s’il demande pour être bien « écouté » une dose
de silence et de paix que notre dictature du bruit offre avec parcimoine, même
dans la brousse congolaise !
J’y pensais ces jours lorsque, sur la stèle d’entrée
de la zone de prière de notre sanctuaire, j’étais en train de peindre une invitation
à respecter le SILENCE et la PRIERE de notre belle colline.
La stèle vide et neuve est posée depuis
quelques semaines, sur un talus de la route. La brousse était en train d’en
envahir les abords quand j’ai demandé à un jeune de me les dégager, mais il n’a
pas été assez large.
Par crainte des serpents, j’ai envoyé un autre
gars pour bien débroussailler sur un rayon d’au moins 5 mètres autour de mon
poste de travail de peintre... Et là encore je n’étais pas totalement serein et
je regardais d’un œil mon pinceau et de l’autre la brousse proche. Ma
méditation sur le silence en était un peu perturbée.
D’autant plus que les gens qui passaient sur
la route venaient me faire la conversation et me demander si c’était vrai ce
que j’avais fait les beaux-arts... Le dialogue ayant, avec un jeune, dévié sur
les serpents des chaumes proches, il me dit :
- Non,
rien à craindre, quand ils voient ce que vous faites, ils vont rebrousser
chemin.
- Ah
bon ! comment peux-tu en être si sûr ?
- Parce
que les serpents s’éloignent de ceux qui prient !
Me voilà rassuré, je regarde mon pinceau et je
pense davantage à la force du silence et de la prière.
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