lundi 17 avril 2017

le feu de Pâques dans un pays en guerre

Sur notre colline du Kasaï en guerre nous avons pu vivre les célébrations de la Semaine Sainte et de Pâques presque normalement. Actuellement – pourvu que cela dure - notre sanctuaire est calme et protégé des exactions des milices et des soldats qui se battent encore sur les collines environnantes. Malgré cela un certain nombre de nos paroissiens ne vivent plus dans leur petite case au village mais se sont réfugiés dans la forêt dans de huttes encore plus petites et peu protégées des moustiques, de la pluie et du froid qui accompagne la pluie...
Ce contexte fait que le moment le plus touchant pour moi des célébrations est celui qui a précédé la Veillée pascale, que nous avions prévues à 18h pour que les gens ne retournent pas dans une nuit trop avancée. Mais il y avait du retard dans la préparation et donc j’ai eu une petite demi-heure à attendre. J’ai pu prier pour les gens qui arrivaient, eux aussi en retard, et qui apportaient un morceau de bois pour le feu nouveau, qui de petit qu’il était à 18h devint conséquent à 18h30.
Telle vieille maman apportait sur sa tête une grosse branche tordue, tel enfant avec une petite souche sèche... Le lien était fait entre la forêt refuge de cette période de souffrance et le feu qui va annoncer une lumière qui détruit toute mort et toute peur.
 Il y a de temps en temps des rites non prévus par les livres mais que à qui la réalité donne une profondeur insoupçonnée.

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