Sur notre colline du Kasaï en guerre nous
avons pu vivre les célébrations de la Semaine Sainte et de Pâques presque
normalement. Actuellement – pourvu que cela dure - notre sanctuaire est calme
et protégé des exactions des milices et des soldats qui se battent encore sur
les collines environnantes. Malgré cela un certain nombre de nos paroissiens ne
vivent plus dans leur petite case au village mais se sont réfugiés dans la
forêt dans de huttes encore plus petites et peu protégées des moustiques, de la
pluie et du froid qui accompagne la pluie...
Ce contexte fait que le moment le plus touchant pour moi des célébrations est
celui qui a précédé la Veillée pascale, que nous avions prévues à 18h pour que
les gens ne retournent pas dans une nuit trop avancée. Mais il y avait du
retard dans la préparation et donc j’ai eu une petite demi-heure à attendre.
J’ai pu prier pour les gens qui arrivaient, eux aussi en retard, et qui apportaient
un morceau de bois pour le feu nouveau, qui de petit qu’il était à 18h devint
conséquent à 18h30.
Telle vieille maman apportait sur sa tête une
grosse branche tordue, tel enfant avec une petite souche sèche... Le lien était
fait entre la forêt refuge de cette période de souffrance et le feu qui va
annoncer une lumière qui détruit toute mort et toute peur.
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