jeudi 4 août 2016

les tensions aux frontières


Un point de contrôle de véhicules en RDC (photo GL) 
La frontière sud de la Suisse, à Chiasso, est sous pression à cause de l’arrivée des migrants par la Méditerra
née et l’Italie. Les Européens ont l’impression que tout ce que le Moyen Orient et l’Afrique du Nord ont de damnés de la guerre se précipite chez eux. Malheureusement il y a aussi d’autres itinéraires tragiques.

En son extrème sud, la RDC s’avance en Zambie dans une curieuse bande de terre traversée par une route internationale conduisant vers l’Afrique du Sud. Ainsi, pour passer d’une portion de territoire zambien vers une autre il faut passer la frontière congolaise.

Le 15 juin 2016, les douaniers congolais arrêtent un camion empruntant ce tronçon et découvrent à l’intérieur du container, une centaine de personnes entassées. 19 sont déjà mortes et les autres allaient mourir avant peu, de suffocation ou de soif, après une odyssée terrifiante, qui n’était pas supposée s’arrêter là. Ces passagers clandestins étaient des Ethiopiens fuyant la famine et la misère de leur pays pour tenter leur chance dans l’eldorado sud-africain.

Je peux imaginer que les douaniers congolais, mal payés ou pas payés du tout, envisageaient de rançonner officiellement ce camion louche dont ils prévoyaient une cargaison Illégale et donc lucrative. Lorsqu’ils s’enquièrent du contenu, on leur répond : du fretin (poissons minuscules très prisés en Afrique) ! Sans doute furent-ils surpris de voir que, quelle que puisse être sa propre misère, on trouve encore plus misérable que soi !

Cette histoire devrait faire réfléchir les Européens. Bien sûr ils ont le droit inaliénable de défendre leur prospérité (très réelle, quoi qu’ils semblent dire souvent) et leur sécurité (réellement en danger). Mais ils ne doivent pas se cacher que cette prospérité et cette sécurité se sont construites sur le dos du monde entier. Et donc le minimum qu’ils puissent faire, c’est de ne pas fermer les yeux sur les tragédies qui se passent ailleurs. Chaque fois qu’une portion d’humanité est bafouée, c’est toute l’humanité qui est blessée. Quand j’ai mal aux pieds, ma tête trinque aussi !



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