Avant la messe de ce dimanche matin, c’est un
moment délicat, je dois me faire couper les cheveux. Même s’il s’agit d’un
simple rasage de la tête à 6 mm, j’ai peine à trouver un coiffeur qui soit d’accord
de s’attaquer à une chevelure si étrange et exotique. Un de mes amis s’y risque.
Me voilà donc sur la pelouse entre la maison et l’église et sur une chaise en
plastique bleue. L’opération ne prend pas beaucoup de temps et après le
« C’est fait », je vois mon coiffeur ramasser mes cheveux coupés,
dans l’herbe, avec l’intention de les mettre à la poubelle.
Les poubelles, c’est mon domaine et c’est
exaltant de voir une colline de plus en plus propre. J’en ai installé trois sur
la colline et j’en projette encore trois autres à des endroits stratégiques.
Maintenant le défi est le tri. Il s’agit d’expliquer à toutes les bonnes
volontés qu’une feuille d’arbre ne se met pas nécessairement dans la poubelle
mais que par contre la feuille en papier froissé oui ! que la tige de la
fleur coupée est bien où elle est, dans le jardin, mais que le bâton en
plastique de la sucette doit aller à la poubelle. J’aurais pensé que les choses
étaient plus simples mais c’est presque aussi compliqué que d’enseigner les
conjugaisons latines...
Et des cheveux coupés ? Peut-on les
laisser sur la prairie ? Je pense que oui, c’est de l’organique, et donc
éventuellement de l’engrais à gazon... Mais j’hésite. Mon coiffeur pas : -
Pour nous les Africains les cheveux humains ne doivent pas être laissés
n’importe où. - Respect de la vie ? – Oui... (et après un temps de
silence) Et puis un féticheur pourrait trouver tes cheveux de blanc et en faire
quelque chose de mauvais pour toi et pour nous !
Et dire que je croyais être le meilleur de la
colline quant au tri des déchets. On n’a jamais fini d’apprendre.
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