Sigismond portant l'Abbaye, église de Salvan. |
L’Abbé Jean reçoit la bénédiction abbatiale le 1er août 2015, au cœur de l’année jubilaire du monastère de Saint-Maurice (515-2015). Cet événement marquant pour les chanoines et les fidèles de la région met le doigt sur le sens de la paternité.
Dans mon landerneau religieux, il est de bon
ton de répéter qu’il ne faut pas dire « Père Abbé » parce que c’est
un pléonasme, abbé signifiant père.
Or je pense justement le contraire. Parce que
la paternité, avec la famille et le mariage (vus dans un multipack de la
société du prêt-à-jeter) est battue en brèche de toute part, il faudrait ne pas
avoir peur d’utiliser ce genre de pléonasme qui n’est pas défaut
linguistique mais figure de style et richesse. En effet, père est un mot de
la civilisation gréco-latine, c’est le pater familias sur qui repose la
sécurité des pénates. Abbé c’est le Papa du juif Jésus qui renvoie au Père
affecteux du ciel dont les pères de la terre sont des icônes.
Il faut que des pères se lèvent au cœur de
notre civilisation sans repères (le jeu de mot est facile mais inévitable). Des
pères qui dialoguent, c’est-à-dire qui écoutent et qui parlent. Des pères qui
savent entendre le cri de la terre et des frères. Des pères qui savent dire les
mots qui rassurent et raffermissent.
Mon souhait et mon cadeau pour mon nouveau
Père Abbé Jean, c’est qu’il trouve autour de lui des cœurs qui parlent et des visages
qui écoutent.
....
Et pour finir un proverbe du continent que j’habite : Les pattes de derrière suivent celles de devant !
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