Aujourd’hui il neige sur ma colline au Congo. Des milliers de papillons blancs, fraîchement sortis de leur chrysalide, envahissent pour quelques jours ou quelques heures l’espace, se posent dans l’herbe ou sur les murs, au bord d’une flaque sous notre château d’eau...
C’est la saison et je m’extasie. Et je passe un bon petit temps à m’essayer à
les phographier en gros plan. Mais ces animaux, fiers de leurs ailes toutes
neuves s’ébrouent à qui mieux mieux et se moquent bien des intentions
artistiques sur pellicule.
Je croise le menuisier de la colline et je lui
dis mon émerveillement devant le spectacle. Il me répond : « Oui, ils
viennent des chenilles que nous aimons manger. »
Lui et moi nous entendons bien, mais on voit
malgré tout la différence culturelle : à moi échappe complètement
l’intérêt culinaire de ses animaux, à lui échappe complètement la beauté
gratuite de ces ailes et de ces danses. Il faudrait les deux aspects pour
enrichir son homme... Peut-être mon menuisier regardera-t-il mieux les
papillons le jour où je mangerai mieux les chenilles... Cela s’appelle du
dialogue interculturel, et l’on pas si loin de Laudato si’ du pape François.
(Par exemple :
120. « On ne peut pas envisager une
relation avec l’environnement isolée de la relation avec les autres personnes
et avec Dieu. Ce serait un individualisme romantique, déguisé en beauté
écologique, et un enfermement asphyxiant dans l’immanence. »)
Magnifiques ces papillons avec leur robe en dentelle noire ! merci pour ces belles photos !
RépondreSupprimerYula