samedi 12 mars 2022

la solution de l'énigme oblique : un éblouissement de Verlaine, saint Benoît Labre



Ce saint dépenaillé, représenté sur la basilique de Lalouvesc en Ardèche, est Benoît Labre. 

Voici ce qu’en dit le Martyrologe romain : 

« À Rome, en 1783, mort de saint Benoît-Joseph Labre. Né à Ameth au diocèse de Boulogne, attiré dès son enfance par le désir d'une vie austère, mais malheureux dans ses essais de vie monastique, il entreprit des pèlerinages pénibles aux sanctuaires les plus réputés, vêtu seulement d'un habit grossier et en loques, se nourrissant de ce qu'il mendiait et donnant partout des exemples de piété et de pénitence. Il fit de Rome la dernière étape de son parcours et mourut, un mercredi saint, près de l'église Sainte-Marie des Monts, où il priait assidûment. »


Le poète Paul Verlaine a pu dire: « Saint Benoît-Joseph Labre, la seule gloire française du XVIIIème siècle, mais quelle gloire ! » Il lui a consacré ce poème dans son recueil « Souvenirs ».


Comme l’Église est bonne en ce siècle de haine,
D’orgueil et d’avarice et de tous les péchés,
D’exalter aujourd’hui le caché des cachés,
Le doux entre les doux à l’ignorance humaine

Et le mortifié sans pair que la Foi mène,
Saignant de pénitence et blanc d’extase, chez
Les peuples et les saints, qui, tous sens détachés,
Fit de la Pauvreté son épouse et sa reine,

Comme un autre Alexis, comme un autre François,
Et fut le Pauvre affreux, angélique, à la fois
Pratiquant la douceur, l’horreur de l’Évangile !

Et pour ainsi montrer au monde qu’il a tort
Et que les pieds crus d’or et d’argent sont d’argile,
Comme l’Église est tendre et que Jésus est fort !


Est-ce un sonnet ? Toujours est-il que le siècle de haine, d’orgueil et d’avarice n’est pas encore fini ! 

 

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