Lever de soleil sur l'abside orientée de la cathédrale de Laon
Je me suis offert récemment un beau chemin à travers le Moyen-Age ! Dans son magnifique roman médiéval sur la construction des cathédrales, Les Piliers de la terre, Ken Follett met en scène un tailleur de pierre génial, architecte quasi autodidacte, toujours en avance dans les arts de la construction d’églises, en pleine évolution entre le style roman et le gothique. Alors que les autres tailleurs sculptent des décorations végétales pour des chapiteaux assez rudimentaires et convenus, lui ne rêve qu’à des scènes bibliques et des personnages fantastiques. Un jour sans en référer à ses patrons il sculpte un chapiteau représentant un homme écrasé par le poids des arcs qui viennent s’appuyer sur son dos. Tellement réaliste que les autres en ont peur et écartent le pauvre génie qui parcourra l’Europe pour alléger tant son destin que les murs des cathédrales. Et il réussira...
Le Moyen-Age a réussi le tour de force d’alléger ses cathédrales pour qu’elles montent toujours plus haut, pour qu’elles accueillent, par leurs vitraux, toujours plus de lumière. Je me demande si au niveau de la civilisation, l’idéal n’est pas de s’alléger, de donner toujours de prise à la lumière et à la hauteur, de faire qu’il y ait de moins en moins de gens écrasés par des poids trop lourds. Est-ce dans ce sens que va notre civilisation actuelle ?
Ce qui vaut pour les sociétés est peut-être aussi vrai pour nos petites vies personnelles : s’alléger, alléger les autres, offrir toujours plus de prise à la lumière. Beau défi.
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