Je me promène à travers les rues marchandes de Lausanne. J’ai du temps et donc je le prends. J’estime que ce n’est jamais du temps perdu que de déambuler lentement dans des lieux surexcités. Cela donne poids et relief à sa propre vie en la jaugeant à l’aune de la vitesse d’un monde qui semble courir après lui-même sans être capable de se rattraper !
Ma réflexion et mes yeux tombent sur une publicité pour une grande marque de montres suisses. Quand on réfléchit à la valeur du temps, cela sent la coïncidence pas si fortuite que cela. L’affiche est affreuse, on y voit des montres qui semblent tournoyer les unes derrière les autres dans un rythme que rien ne semble vouloir arrêter.
Pourtant, posé sur l’immense réclame, un petit autocollant jaune insère une pause bienvenue dans le cortège de mes pensées. Il exhibe sans complexe un : « La pub nous fait dé-penser ». Ce trait d’union, il fallait y penser. Tellement vrai. Plus on consomme, plus on achète, plus on dépense, moins on pense... Il s’agit pour chacun de renverser ce cercle vicieux.
Lors d’une conférence sur le martyre des chrétiens d’aujourd’hui, Monseigneur David Macaire, évêque de la Martinique a tourné son propos sur le témoignage que les chrétiens doivent donner dans une société qui développe à l’infini des « armes de distraction massive ». Le jeu de mots est intéressant, la réalité donne à « penser », plutôt qu’à « dé-penser ».
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