mercredi 5 août 2020

Soins sans frontières 5/8

PETIT ROMAN D'ETE. Rapatrié d’urgence de RDC suite à une infection, je vous raconte ici quelques moments mémorables d’une odyssée spéciale en plein coronavirus.

LA CHEVRE
Après 15 km d’ambulance depuis l’aéroport, moi et mes infections sommes admis dans un des meilleurs hôpitaux de Kinshasa. Le véhicule pénètre dans un garage, on me conduit sur ma civière dans l’antre de... Cruella. La responsable des urgences a l’air terrible dans son habit de cosmonaute en papier. Coronavirus oblige, chaque soignant est harnaché de blouse spéciale, de gants, de masque et de protège-cheveux. Comme Cruella a des lunettes fortes, je ne vois quasi aucune partie de son corps. Derrière, une voix donne des ordres secs. Quelques piqûres, quelques paramètres, puis on me laisse sur ma civière à roulettes, si étroite que je n’ose faire un mouvement. On me promet de l’eau qui ne vient pas. On me dit d’attendre. Je dis que j’ai froid car la climatisation co-règne avec Cruella qui vient et repart sans rien dire ou me promet une couverture qui ne viendra jamais. Désespérant d’avoir si froid si près de l’équateur ! Finalement on me libère et me conduit en hospitalisation... La chambre est agréable, et les infirmières très empathiques. La première s’appelle Clémence ! Cela ne s’invente pas. Il y a aussi Agathe, qui s’occupe de moi de fond en comble. Au savonnage du matin, elle met un entrain qui me réveille et fait du bien. Aujourd’hui, comme je me sens faible, tout se fait sur le lit. Agathe : « Retournez-vous, s’il-vous-plait, mais ne tombez pas du lit, sinon vous devez payer une chèvre ». Je ris. On est sur une bonne longueur d’onde avec Agathe et sa chèvre.



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