Alors qu’en Europe on patauge dans des idéologies de plus en plus asexuées ou multisexuelles, mon Kasaï a peur des « tueurs de sexe ».
La rumeur et les racontars pourraient donner lieu à de franches rigolades si l’on ne déplorait déjà un mort brûlé vif sur un marché de Kananga, la métropole kasaïenne...
L’histoire commence à Tshikapa, une ville de l’ouest. Un riche diamantaire paie des féticheurs pour voler la puissance sexuelle des hommes à qui ils toucheraient la main. Le but est d’anéantir les concurrents en les ... démoralisant. Et il semble que cela marche.
Dans un village, un soldat parti dans les buissons se soulager revient « à plat » après avoir touché la main d’un quidam. Effrayé et désarçonné, il crée la panique en tirant en l’air pour tuer le féticheur qui lui aurait pris un de ses biens les plus précieux.
Les histoires de ce genre se répandent partout, de bouches à oreilles et de réseau social en réseau social. Avec des avertissements : ne touchez plus la main des inconnus, etc. etc...
Je me prends à rêver. Serait-ce un moyen, magique mais pratique, pour réguler les naissances dans ce pays qui va au-devant d’une catastrophe démographique, les infrastructures n’arrivant plus à suivre l’évolution de la natalité ?
Tout cela pour dire qu’il est difficile d’annoncer ici un message clair et vivifiant sur la sexualité alors que les problèmes nous assaillent de toute part. Pour le moment mon message consiste à serrer la main de ceux que je rencontre avec encore plus d’empathie que d’habitude.
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