Après un bout d’hiver en Europe, je retourne
sur ma colline africaine pour un nouveau séjour missionnaire de 5 mois. Prendre
l’avion est un mélange de soucis, d’efforts et de découvertes. Le moment qui
précède l’embarquement est propice à de grandes décisions : faut-il se
lever dès que la file se forme au risque de poireauter debout de longues
minutes ou vaut-il mieux attendre, tranquillement assis, que la colonne se
résorbe pour se lever et embarquer parmi les nonchalants derniers ?
En Europe la question est pertinente, en
Afrique non. Dans les moiteurs pénibles des aéroports congolais, il vaut mieux
se lever et être en bonne place dans la file pour avoir une chance de caser son
bagage sur sa tête près de soi. Car s’il est une chose que les Africains adorent
c’est d’avoir un excédent de bagages à main : une petite valise, un sac à
main, une grosse trousse et un sac de plastique assistent penauds aux
tractations de leur proprétaire avec l’hôtesse de l’air, puis à la recherche
d’une place pour les caser.
Dès lors, à coup sûr, si vous arrivez parmi
les nonchalants derniers, vous n’avez aucune chance de trouver une place pour
votre petite valise standart !
Lors de mon dernier voyage, mes voisines ont
fait fort. Elles sont arrivées dans l’avion avec, en plus de leurs sacs divers,
deux grandes couronnes funéraires en fausses fleurs, peu cachées dans un
plastique presque transparent jaune. Et j’ai assisté, au-dessus de ma tête médusée,
à l’installation des couronnes dans le porte-bagages qui n’en demandait pas
tant.
Le reste du voyage j’ai presque reposé en
paix !
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