A l'ombre derrière les enfants, une croix de saint Maurice! |
La colline au Congo a fêté, comme en Agaune,
ses soldats martyrs. Dans une ambiance à la fois de fête et d’incertitude alors
que la situation est explosive sur la ville voisine de Kananga et que beaucoup
de nos invités n’ont pas pu nous rejoindre.
Depuis le début de la semaine, le pays est
sous le choc des massacres de manifestants à la capitale Kinshasa, mais au
Kasaï cette situation se double de rumeurs les plus contradictoires sur le sort
de la rébellion d’un chef coutumier du sud-est de la province, donné depuis
quelques semaines pour éliminé par les soldats de l’Etat. Est-il mort et ses
milices vont-elles faire vengeance ? Est-il encore vivant et prépare-t-il
des actions de représailles sur la ville et l’aéroport de Kananga ? Les
rumeurs les plus folles concernant ces milices rebelles, composées d’enfants et
de jeunes drogués et initiés à la sorcellerie, circulent partout dans notre
province.
Ce matin l’arrivée en ville de quelques uns de
ces « maquisards », vite interceptés par la police, aurait créé la panique
et des tirs d’armes à feu. Ce fut la débandade, qui s’est soldée dans certaines
écoles surpeuplées du centre par des morts et des blessés parmi les écoliers
qui se seraient jetés par des fenêtres ou auraient été mortellement piétinés dans
les troubles...
Sur ce monde de souffrance, de violence et
d’injustice, la figure de nos soldats martyrs jette une lumière crue : « Ne
craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’âme, craignez
plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le
corps. » (évangile de Mathieu)
Fêter saint Maurice au Congo, c’est
expérimenter dans sa chair et son cœur, le difficile combat des ombres
sanglantes et de la Lumière vraie.
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