Il est 6h15, le jour vient de se lever, le
soleil lui arrivera dans une demi-heure, rouge derrière les collines au-delà de
la grande rivière. Je parcours le chemin qui relie notre maison et l’église sur
la pelouse de l’esplanade, afin de descendre au monastère des bénédictines qui
se trouve au pied de notre colline au bord de l’eau. C’est mon tour d’y
célébrer l’eucharistie cette semaine et cette petite marche d’un kilomètre au
petit matin me plaît bien...
Autour de notre église je rencontre deux
enfants qui s’agitent bizarrement. Que font-ils à cette heure matinale ?
Je m’étonne mais poursuis ma route.
Plus loin je suis assailli de fourmis ailées
qui semblent vouloir se poser comme des folles sur moi. L’air en est
plein ; par terre, je vois de grosses fourmis noires et rouges qui
semblent chercher leur chemin parmi des ailes perdues. Miracle de la nature.
Il semble qu’une conjonction d’après-pluie et
de petit matin est favorable à la dispersion de fourmis ou de termites (ici on
ne fait pas bien la différence). C’est l’époque où les fourmis ailées quittent
leurs maisons, s’envolent dans une danse bizarre, se posent au gré des zones
d’atterrrissage, perdent leurs ailes et font former de nouvelles colonies. Du
moins c’est mon interprétation, je ne suis pas entomologiste.
Je comprends : les deux enfants de la
paroisse, que j’ai vus tout à l’heure, ont saisi cette occasion unique de se
nourrir de protéines en attrapant des fourmis ailées dans une danse aussi
bizarre que la leur. Je ne sais pas si c’est bon mais c’est un complément
alimentaire bienvenu dont mes paroissiens raffolent, eux qui n’ont souvent
qu’un repas assez maigre et peu varié par jour.
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