Après quelques jours passés à la maternité du
dispensaire paroissial, ma maman est rentrée à la maison avec mon petit frère
Jean, c’est-à-dire le petit frère de ma filleule homonyme Guylaine (qui a fêté
le 4 juillet ses 4 ans !).
L’an dernier en juin, la famille de mon papa, le menuisier de la
colline, avait vécu le drame de perdre le petit Placide décédé d’une attaque de
malaria à 6 mois. Nous espérons tous que le petit Jean sera fort et déjouera
les prognostics terribles de la mortalité enfantine de notre région.
Tuasakidila, Merci à la maman (ici on ne dit
pas félicitations mais merci à une femme qui vient d’accoucher). Et bon chemin
avec nous, mon cher Jean !
Un
exemple d’intégration à la congolaise:
De la
même manière que Guylaine a reçu mon nom pour m’honorer, Jean a reçu le nom du
pêcheur du village (celui nous fournit en bons poissons du fleuve Lulua voisin !),
parce que son papa le menuisier s’entend très bien avec ce monsieur qui n’est
pas de la région. C’est un Mutetela ; son ethnie vient du centre du Congo.
Il a une langue et des traditions particulières. Ce serait comme un
Appenzellois en Valais ou un Alsacien en Provence... Lorsque nous sommes allés
en voiture chercher la maman et le bébé à la maternité de la paroisse (à 5km de
l’église), Jean le Mutetela est venu avec nous et a emmené un petit orchestre
qui chantait sur le pont du pick-up des chants tetela, dans un rythme très
lancinant. Au retour, il a pris l’enfant enveloppé d’un grand linge blanc dans
ses bras et la maman à côté, et la voiture a traversé les hameaux en scandant
« Mutetela, mutetela »... Une sacrée ambiance. C’est comme si on
traversait la plaine du Rhône en criant « Appenzellois,
Appenzellois »... pour fêter le petit. Son pêcheur homonyme était très
fier... C’était pour lui la preuve qu’il est bien intégré dans le
village !
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