Le temple de Villars-le-Grand, dans le Vully
vaudois, a une forme orthogonale allongée, typique d’une certaine époque de
l’architecture protestante de Suisse romande. Les bancs sont disposés autour
d’une chaire monumentale en beau bois et d’une très petite table eucharistique.
Un petit bijou de simplicité et sobritété.
Tellement sobre et simple qu’il semble – en apparence et au premier abord –
qu’on n’a pas trouvé de lieu spécifique pour déposer la Bible, qui est pourtant
centrale à la liturgie protestante. Qu’à cela ne tienne. On l’a ouverte sur le
rebord d’une fenêtre, une des grandes ouvertures à sommet arrondi, qu’on ne
peut appeler vitrail car ses verres sont de simples vitres. Et pourtant quel
vitrail : dehors des feuillages s’agitent dans un printemps verdoyant et
apaisant ; c’est très beau ; on a l’impression que les arbres sont
commes des prophètes criant la prophétie sortie du Livre sacré.
Ainsi la Bible nous invite à l’extérieur. Tout
ce qui est écrit en elle, tout ce qui est proclamé à partir d’elle nous invite
bien sûr à l’intérieur de nous mêmes vers une exigence de vérité et d’intimité,
mais en même temps et plus encore vers le monde, là, hors de nos églises et de
nos temples.
La Parole Sainte nous apprend à lire le monde,
à le regarder avec bienveillance, à être de plus en plus lucides sur ce qui s’y
passe et ce qui s’y vit. La Parole est
destinée à envahir le « dehors » tel qu’il est, avec ses arbres et
ses humains qui s’agitent aux vents de toutes les saisons.
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