jeudi 22 octobre 2015

HUMAN

visages de la Colline, Malandji (RDC)
Quel regard chrétien pouvons-nous porter sur le film HUMAN du photographe et réalisateur Yann Arthus-Bertrand, dont tout le monde parle aujourd’hui ?

Le film est beau et toute beauté mérite d’être saluée par un regard chrétien. Techniquement époustouflant et bien construit, le film alterne les plans larges de paysages et les plans très rapprochés de visages interviewés.

Cette alternance fait la force du film. Elle permet une respiration dans la réflexion et une contemplation quasi sacrée. Lorsque des hommes et des femmes de partout et de toutes conditions ont fait leur témoignage sur les grands thèmes qui rythment le film (amour, justice, sens de la vie, souffrance, bonheur), les panoramas larges leur répondent par une profondeur de silence et de majesté.

Les paysages eux-mêmes donnent leur témoignage, puis en contrepoint les visages deviennent paysages lorsque les rides s’épanouissent et que des filets de larmes font rivières.

Le croyant en vient à penser à ce refrain « tout homme est une histoire sacrée... »

Il ne s’agit pas de racoler ce film à un quelconque idéal chrétien. Très loin de là. Mais il y a quelque chose d’à la fois franciscain et augustinien dans ce film. Franciscain dans ce chant allègre à la beauté du monde même investi par l’humain. Augustinien dans cette tension un peu douloureuse vers la beauté, la justice et la vérité qui soutend tous les témoignages, de chaque visage.

Il y a bien sûr des ombres, que l’article de Libération du 11 septembre, met bien (trop peut-être) en exergue : le côté artificiellement « touristique » des grandes prises de vue, le côté déconnecté de tout environnement local, politique et existentiel des témoignages, le côté new-age, bobo et gentil de la facture générale du film, etc, etc...

Mais sans être trop dupes d’une énorme machine commerciale, il s’agit aussi de ne pas bouder notre plaisir quand le cinéma nous offre autre chose que du sexe, de la violence, du désespoir, de la musique assommante et de vaines paroles dites par des drogués de toutes sortes...



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