Pourquoi
ce tumulte des nations,
ce vain
murmure des peuples ?
Les rois
de la terre se dressent,
Les
grands se liguent entre eux contre...
(Psaume
2)
Derrière l’afflux des réfugiés venant de Syrie, mais aussi d'Afrique et d'ailleurs, se dessine - subtilement (ou pas) - la peur d’une invasion musulmane dans notre
vieille Europe.
C’est ici qu’un regard oblique est utile. Car
ces réfugiés, avant d’être des musulmans ou des chrétiens, avant d’être des
gens qu’il faudrait trier, sont des êtres humains en souffrance et en errance,
et qu’il faut au nom des valeurs de la vieille Europe savoir écouter et
accueillir.
Mais le véritable problème que pose la peur de
l’invasion musulmane est surtout ailleurs. Pas du côté des arrivants, plutôt du
côté des gens qui les voient arriver. C’est surtout une population jeune qui
arrive, une population qui a des envies, du ressort et du courage... avant
d’avoir un sabre musulman en main. Que trouve-t-elle en face ? Une
population qui a perdu ses idéaux, qui est engluée dans le confort, l’égoïsme
et la mollesse, une population qui se plaint quand il manque une marque de
chocolat ou de shampoing sur les 30 du
rayon au supermarché, une population qui se plaint quand il y a deux minutes
d’embouteillage au centre ville à cause de travaux...
L’Europe s’est construite sur deux dynamiques
contradictoires et interpénétrées : les valeurs chrétiennes et leurs
contestations positives par le laïcisme libéral. Ce sont deux voies qui avec
leurs forces et leurs faiblesses, dans leur tiraillement et leur émulation, ont
fait l’Europe, jusqu’à hier. Or que voit-on aujourd’hui ? Des valeurs et
une culture chrétiennes passées dans les oubliettes ou les musées... et les
valeurs des républiques laïques que tout le monde bafoue ou, à la limite, dont
on se moque. Liberté, égalité, fraternité ne sont plus que des ombres dans le
monde ultralibéral européen...
Il y a un vide à remplir. Si nous ne les remplissons
pas avec les valeurs de saint Augustin, de saint François d’Assise, de Victor
Hugo ou d’Emile Zola, le pire sera à venir. Et ce ne sera pas la faute au sabre
musulman.
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