Je suis allé à Paris pour un enterrement et j’en ai eu deux ! En fait rassurez-vous pas de deuils, ni de lamentations mais la joie de découvrir au Musée d’Orsay une œuvre qui me hante depuis longtemps : « L’enterrement à Ornans » de Gustave Courbet. L’œuvre est encore plus impressionnante que j’imaginais avec ses personnages frustes et tellement humains, grandeur nature et comme transcendés par le peintre. Je suis resté longtemps, à une heure assez creuse, devant le chef d’œuvre, pour accueillir et recueillir tout le suc de cette peinture qui s’évade de l’académisme en utilisant, pour le tuer, ses propres armes...
Plus tard, dans mon parcours à travers ce musée magnifique et ensorcelant par son ambiance architecturale, je tombe sur une exposition temporaire du peintre franco-chinois Yan Pei-Ming. En hommage à Courbet, auquel il est redevable comme beaucoup de peintres depuis la révolution picturale du 19e, il peint l’enterrement de sa mère, une humble femme de Shanghai dans le même format monumental que l’enterrement d’Ornans.
C’est là que l’art devient universel. Et si en plus, devant Courbet, un jeune Chinois se met à courir et devant Peï-Ming une bonne Jurassienne reste en extase, on se sent vibrer au ras des toiles la fraternité universelle.
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